Après le rapport de la Chambre régionale des comptes sur la crèche ‘Les bambins du Lez’, auquel cette dernière a répondu, l’élue d’opposition au conseil municipal de Montpellier, Alenka Doulain (MUPES) dénonce une « privatisation déguisée des crèches ».
Le rapport porte sur la crèche « Les bambins du Lez », au cours de la période de 2018 à 2022. Cette dernière est financée pour l’essentiel par des subventions publiques qui représentent en moyenne 75 % de ses produits d’exploitation. Cela représente au total « 3 millions d’euros sur la période 2018-2022″, apprend-on dans le rapport de la CRC (lire notre article ici).
300 000 € versés à une ancienne directrice
La CRC révèle qu’une indemnité de près de 300 000 € a été versée à une ancienne directrice, fragilisant les finances. Elle pointe également « une gouvernance de nature familiale qui expose l’association à des risques de conflit d’intérêt » et dévoile que les comptes annuels ainsi que le rapport du commissaire aux comptes n’ont pas été publiés sur cette période, alors que c’est une obligation.
« Nos enfants méritent bien mieux que cela ! »
« La crèche Les Bambins du Lez, exemplaire sur le plan pédagogique, a vu ses comptes se dégrader à cause de versements d’indemnités exorbitants et de pratiques familiales douteuses », commente Alenka Doulain qui dénonce la « fragilité du modèle de l’Économie Sociale et Solidaire (ESS), lorsqu’il est mal encadré. »
« Mes avertissements ont été ignorés »
L’élue écologiste, candidate aux élections municipales de 2020, rappelle avoir « mis en garde Michaël Delafosse (maire de Montpellier, ndlr) et l’ensemble du conseil municipal sur ces dérives potentielles », mais regrette que ses « avertissements » aient été ignorés. « Le silence de la majorité sur ce sujet ne fait que démontrer le manque de vigilance et d’engagement dans des secteurs aussi essentiels que la petite enfance », jugent l’intéressée et les élus du groupe MUPES.
Une municipalisation des crèches ?
La même de conclure : « L’ESS (Economie sociale et solidaire, ndlr) n’est pas un outil pour réduire les coûts dans des secteurs où la qualité du service public doit être la priorité absolue. C’est pourquoi il est urgent de revoir ce modèle et de renforcer le contrôle public. Je demande la municipalisation des crèches et une hausse des moyens financiers pour garantir un service de qualité, sans conflits d’intérêts, avec une transparence totale des finances ».