En septembre 2022, la Métropole de Montpellier, via la Serm, son aménageur, a acquis aux enchères le fonds de commerce du réputé « 10 Comédie », pour près de 425 000 euros. Depuis, aucune enseigne s’est installée au rez-de-chaussée de ce bâtiment de type haussmannien, situé sur la place de la Comédie, si ce n’est des boutiques éphémères.

L’opposition hurle au gaspillage

Le loyer mensuel est de 23 500 euros, récemment revu à la baisse. La Métropole ne semble pas réussir à trouver d’enseignes pour y installer un commerce sur une longue durée. C’est donc la Métropole qui se retrouve à payer le loyer. Et par ricochet, le contribuable aux finances publiques. Le propriétaire des murs, quant à lui, n’est autre que Marcel Salerno, également détenteur de plusieurs magasins et murs dans la capitale héraultaise. En début de mois, il a fait constater par huissier la vacance du bien et a transmis le document à la Métropole la mettant en demeure de trouver une enseigne pérenne, informe France 3 Occitanie.

« Maitriser le foncier oui, dilapider l’argent public, non ! »

« Quand on achète un fonds de commerce en plein centre-ville, on doit pouvoir proposer une stratégie avec tel ou tel acquéreur dans le but de maitriser le foncier de la ville. Or, on a plus de 20 000 euros mensuels de loyer avec ce local, 1 000 euros de charges par mois, 25 000 euros de taxe foncière annuelle. On est à plus d’un million d’euros dépensés en deux ans ! », éructe Salim Jawhari, président de la Commission des finances, élu d’opposition (Alliance progressiste et républicaine). Un « manque d’anticipation de la mairie », qui prouve selon l’élu « une nouvelle fois une mauvaise gestion des deniers de nos concitoyens issus de leurs impôts ». Le même d’assener : « maitriser le foncier oui, dilapider l’argent public, non! ».

Michaël Delafosse s’explique

Le maire/président de Montpellier, Michaël Delafosse, s’est expliqué à ce sujet dans les colonnes de Midi Libre  : « Ce n’est pas un hasard si nous avons racheté l’ancien Quick de la Comédie », a-t-il justifié. Il défend ainsi à l’origine une montée en gamme des commerces qu’il souhaite impulser pour la ville, mais aussi, depuis le début de l’année, le combat qu’il mène contre le narcotrafic et la contrebande de cigarettes dans des épiceries de nuit notamment. France 3 Occitanie rapporte également que la Métropole dit être en pourparlers « avec plusieurs grandes enseignes dans le domaine du numérique ou de la restauration ».