Le chef de file de l’opposition au Grau-du-Roi a tenu sa réunion publique estivale. Charly Crespe se réjouit d’un auditoire de 200 personnes réunies à la salle Carrefour 2000.

En préambule, quelques commentaires s’imposent au sujet des élections européennes. Le conseiller communautaire et municipal d’opposition n’est pas tant surpris par la vague RN qui a submergé la commune de 8500 âmes environ, raflant 51,9% des suffrages. Déjà en 2022, « Marine Le Pen réalisait un très gros score », note celui qui entend toutefois « devenir le maire de toutes et tous, quelles que soient les convictions ». Il serait en effet suicidaire de se mettre à dos ceux qui pourraient représenter une bonne frange de son électorat…

Au menu des réjouissances ? L’incontournable médiathèque et les « menaces et perspectives d’avenir pour notre littoral ». Entendez pour le dernier, le tacle politique au sujet de la mise en garde de la Chambre des comptes, nous y reviendrons. Très vite, le ton est lancé, l’élu Jean-Pierre Filhol appelant son homologue Corinne Pimiento à « collecter quelques centimes pour offrir une médaille » à Robert Crauste. « On entend que nos finances sont saines, qu’il nous a sauvés, voilà de l’autopromotion permanente ! », juge-t-il empreint de sarcasme tout en dénonçant « l’augmentation de 11% de la taxe locale d’habitation ». Les oreilles d’un certain maire, dont nous avions déjà publié l’entretien, ont dû siffler.

La médiatique, éternelle pierre d’achoppement

La construction du complexe dans lequel se situe la future médiathèque intercommunale ne cesse de faire grincer des dents. Deux visions s’opposent, Robert Crauste rappelle que ce projet « indispensable » fait partie du programme « pour lequel il a été élu à quasiment 60% », son opposant plaide la folie financière et remet en question le chiffrage. « Lorsque l’on estime le coût total d’un projet, l’emprise foncière doit être prise en compte, on omet de compter les coûts de maitrise d’ouvrage. En TTC, on arrive à un montant qui s’approche des 10M€ ! », démontre Charly Crespe pour qui l’argent public est « gaspillé ».

Reste que pour Robert Crauste, « il s’agit d’un équipement deux en un, (salles des rencontres au rez-de-chaussée, médiathèque à l’étage, ndlr), cela optimise l’occupation foncière ». Quant au coût, le maire du Grau du Roi rappelle volontiers que l’équipement bénéfice de subventions de l’Etat, du Département et de la Région. « La médiathèque sera un lieu d’animation intergénérationnelle, tout un programme d’ateliers verra le jour, autour de la parentalité par exemple », nous confiait le maire de la commune.

Quid de la santé ? Le médecin psychiatre en la personne de Charly Crespe ne pouvait éluder la question, fustigeant les « deux maisons médicales vides de médecins ». « La ville prévoit de construire cinq cabinets exclusivement réservés à des médecins, alors qu’ils ne sont pas capables d’en attirer un seul ! », tance l’opposant, vigoureusement acclamé par les 98% de seniors dans la salle.

« 271 logements estimés menacés au Grau-du-Roi »

Il s’agissait également d’imprégner l’assistance de la « culture du risque », au regard de la submersion marine et des menaces pour les habitations. « Le Grau apparait au 1er rang des communes menacées en 2040, avec 271 logements estimés », indique l’opposant qui s’appuie notamment sur un rapport de la Cour des comptes. L’intéressé cite alors la zone du Boucanet comme « zone vulnérable » au regard du recul du trait de côte. Charly Crespe dénonce le « manque de communication » du maire : « la population n’es pas suffisamment informée ». Et de blâmer également un PLU (Plan local d’urbanisme, ndlr) ne prenant pas suffisamment en compte ces risques et le « besoin de logement des habitants permanents ».

« Sur les questions financières, la Chambre n’a rien eu à redire sur la bonne gestion du Grau-du-Roi, nous confiait Robert Crauste. Quarante villes du littoral de Méditerranée française ont été contrôlées suite à une commande nationale. » L’édile du Grau du roi, qui est par ailleurs premier vice-président de l’ANEL, Association Nationale des Elus du Littoral, est « évidemment sensibilisé à l’avancée de la mer ». A ce sujet, un colloque aura lieu dans quelques mois, et une étude a été commandée avec Port-Saint-Louis-du-Rhône, Arles et les Saintes-Maries-de-la-Mer sur la cartographie de l’évolution du trait de côte d’ici 2040 et 2100. « Je ne suis pas dans le déni ! », affirme Robert Crauste.