Montpellier : un TikTokeur au tribunal après avoir remis en cause l’existence des chambres à gaz

Yann L, connu sous le pseudo « Anoss » sur Tik Tok est passé à la barre ce lundi 28 avril. Rappelez-vous, il est poursuivi pour contestation de crimes contre l’humanité et incitation à la haine.
© InfOccitanie / Camille Casanova – photo d’illustration.

Que s’était-il passé ? « Les fameuses chambres à G, (…) quand tu t’intéresses au sujet, on n’en a jamais retrouvé (…). Je trouve ça très discutable ». Tels sont les propos tenus par Yann Lotte dans une vidéo de 6 minutes dans laquelle il s’exprime avec conviction sur la Seconde Guerre mondiale. Dans la même vidéo, il évoque la religion juive « qui est suprémaciste ». Selon lui, l’histoire qu’on nous raconte dans les manuels d’histoire est que « le juif est le gentil qui s’est fait persécuter par le méchant allemand ». La vidéo a été vue 269 milles fois. Cet ancien responsable d’un établissement d’enseignement supérieur dans les jeux-vidéos, désormais au chômage, a pris l’habitude d’argumenter avec confiance sur de nombreux sujets via Tik-Tok. Cependant, cette vidéo très perturbante, publiée par l’influenceur au début du mois de janvier, n’est pas passée inaperçue.  

Le 5 janvier dernier, le maire de Montpellier, Michaël Delafosse, dénonce la vidéo problématique. Il saisit la justice au titre de l’article 40 du code de procédure pénale. Placé en garde à vue, l’homme affirme que ses propos sont sortis de son contexte. Le parquet décide de le poursuivre pour contestation de crimes contre l’humanité et incitation à la haine. Le tribunal correctionnel de Montpellier a donc été amené à se prononcer sur ces faits.

« J’ai décidé de ne pas prendre d’avocat car je suis parfaitement innocent », tels sont les premiers mots du prévenu.

Arrivant avec son sweat à capuche et son casque sur les oreilles, il affirme d’aplomb ne pas comprendre ce qu’on lui reproche. Dès le début de l’audience, la présidente, Madame Sandrine Lalande, reprend les faits avec la plus grande pédagogie. Ce qui est reproché ? La diffusion de vidéos remettant en cause l’existence des chambres à gaz ainsi que la provocation à la haine en raison d’une religion, la communauté juive en l’espèce. Le prévenu conteste l’intégralité des faits. Se considérant comme un libre-penseur, il affirme qu’il a « juste voulu comparer certaines versions historiques ». Toutefois, la loi pose un cadre sur l’expression de cette pensée. Selon le procureur de la République adjoint, Marco Scuccimarra, le prévenu a outrepassé ce cadre.

Des éléments collectés à partir de ChatGPT

Quand la présidente le questionne sur le fondement de ses idées, telle est la réponse de Monsieur : « Vous pouvez faire ces recherches sur ChatGPT ». Semblant ahurie, Madame Lalande rétorque qu’il est dans l’affirmation de choses qui ne reflètent pas la réalité. « Aucune loi ne dit qu’il faut un diplôme pour parler publiquement (…). Tout ça, c’est à prendre avec du recul. Toutes les chambres à gaz ont été détruites, c’est ça que je dis », rétorque-t-il. Ne cessant d’interrompre les magistrats et se retournant parfois pour prendre le public à témoin, le prévenu adopte un comportement pouvant paraître désobligeant.

Par la suite, Monsieur Le Bâtonnier, Maître Maxime Rosier, a plaidé en défense de la LICRA. Maître Claude Ney Schroell est, quant à elle, intervenue en faveur de la Ligue des Droits de l’Homme. Le procureur de la République requiert six à huit mois de prison avec sursis et 2000 euros d’amende. La décision sera rendue le 4 juin prochain

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