A partir de ce mois d’avril, les employés municipaux de Montpellier qui le souhaitent pourraient théoriquement travailler 4 jours par semaine. Cette nouvelle mesure a été adoptée lors du Conseil municipal du 11 février dernier, dans le but de « favoriser l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle« expliquait Michel Aslanian, adjoint en charge des relations humaines à la Ville.
« Favoriser l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle »
Michel Aslanian avait tenu à rassurer sur la mise en place progressive du dispositif expérimental : “Cette réforme repose sur le volontariat. J’ai échangé avec les organisations syndicales et de nombreux agents, qui se disent ravis de pouvoir adapter leur emploi du temps en fonction de leurs contraintes familiales. Un bilan sera effectué au bout d’un an, et si nécessaire, nous ajusterons le dispositif.”
« C’est la semaine EN quatre jours ! »
« Ce n’est pas la semaine de quatre jours comme tout le monde le dit à tort, mais la semaine EN quatre jours ! », s’étrangle Dominique Mendez, représentante du syndicat FO Ville. La syndicaliste entend bien faire la lumière sur cette « subtilité », qui desservira, selon elle, notamment les femmes. « Certains salariés commenceront beaucoup plus tôt, et finiront plus tard. Pour les mamans, il faudra penser à payer la garderie du matin et du soir », dénonce-t-elle.
Sur la base du volontariat
« Il est question d’un cycle de travail de 36 heures en quatre jours, réparties à raison de 9h de travail par jour, hors pause du midi d’au moins 40 minutes », détaille Dominique Mendez qui alerte par ailleurs sur une « perte des acquis sociaux ». A noter, ce profil horaire ne s’applique pas aux agents de la Ville à temps partiel.
Vers une perte des acquis sociaux ?
« Sur 5 jours de travail, on pouvait prétendre à 2 jours de télétravail, là avec la semaine de 4 jours, ce sera moins. Pour couronner le tout, le salarier perd des RTT, puisqu’il ne les engendre pas. Au lieu de bénéficier de 25 jours de congés annuel, le salarié n’en aura plus que 20 avec la semaine en quatre jours. Idem pour les RTT, 25 jours seront perdus à l’année ! », démontre Dominique Mendez.
« Obtenir des labels »
Le dispositif est « soumis à l’accord du supérieur hiérarchique ». La syndicaliste éructe : « il y a toujours cette notion de vassal, de tyrannie du N + 1 qui maintient le pouvoir de décision ». Dominique Mendez, qui y voit une manœuvre de la Ville pour « obtenir des labels en matière de RSE », est catégorique : « c’est de la poudre aux yeux ». Elle conclut : « en attendant, quand une maman qui travaille dans une école réclame son mercredi après-midi, on lui refuse… On en a beaucoup des témoignages de la sorte au bureau ! ».