Cette initiative vise à défendre les intérêts des propriétaires de véhicules équipés du moteur « Pure Tech », un modèle qui « présente des défauts majeurs ayant conduit au rappel de 250 000 véhicules », rappelle Me Guyon, avocat à Montpellier.
« Des milliers de propriétaires se retrouvent aujourd’hui avec des véhicules inutilisables »
« Le moteur « Pure Tech », largement utilisé par plusieurs marques du groupe Stellantis (Peugeot, Citroën, DS, Opel), souffre de dysfonctionnements récurrents affectant la chaîne de distribution et entraînant des casses moteurs prématurées. Malgré la reconnaissance partielle du problème par le constructeur, des milliers de propriétaires se retrouvent aujourd’hui avec des véhicules inutilisables ou des réparations coûteuses non prises en charge« , détaille Me David Guyon.
Le moteur 1.2 PureTech est un moteur thermique à essence, que le groupe Stellantis (anciennement PSA) intègre à certaines de ses voitures depuis 2012. Selon Stellantis, ce moteur offre à la fois « un haut niveau de performance dynamique » ainsi que « des émissions de CO2 et une consommation de carburant maîtrisées« . Les moteurs PureTech défaillants concernés ont été produits de 2012 à 2022, avec des soucis de courroie et surconsommation d’huile. A noter, Stellantis a mis en place une plateforme d’indemnisation pour les problèmes des moteurs PureTech en janvier dernier.
« Mettre la pression sur Stellantis »
L’action collective vise à obtenir réparation pour les propriétaires lésés, la prise en charge des frais de réparation ou de remplacement du moteur, l’indemnisation des préjudices financiers et moraux subis et enfin le remboursement des coûts liés à l’immobilisation du véhicule (location, transports alternatifs, perte d’usage).
Interpeller les autorités
Le cabinet entend faire reconnaître la responsabilité de Stellantis et ainsi contraindre le groupe à une transparence totale sur les causes du défaut. L’avocat souhaite par la même occasion interpeller les autorités compétentes (ministère des transports, DGCCRF) sur la « nécessité d’une réponse réglementaire et judiciaire adaptée ».
Me Guyon prévoit de réunir 50 requérants pour le mois de mai, avant de lancer une première assignation envers Stellantis au mois de juin. Aucun dépôt de plainte n’est prévu : l’action a, pour l’heure, comme objectif de « mettre la pression sur Stellantis », en pesant dans d’éventuelles négociations amiables.
Un site pour collecter les témoignages
« Nous sommes face à une défaillance majeure qui affecte des milliers d’automobilistes en France et en Europe. Il est inacceptable que les consommateurs supportent seuls les conséquences d’un défaut industriel avéré. Par cette action collective, nous voulons obtenir justice pour les propriétaires lésés et envoyer un signal fort aux constructeurs : ils doivent assumer leurs responsabilités », conclut Maître David Guyon qui lance un appel aux propriétaires de véhicules « Pure Tech » à se manifester afin de rejoindre l’action collective. Un espace dédié est mis en ligne afin de faciliter l’inscription et la transmission des éléments nécessaires : cliquez ici.