« Les instituteurs sont épuisés », lâche exaspérée Mélanie au téléphone, l’une des délégués de parents d’élèves de cette école. Celle dont le fils est en moyenne section semble revivre la même histoire que pour sa fille, aujourd’hui âgée de 16 ans, anciennement scolarisée dans cette école.

« Rien n’a changé »

« Rien n’a changé. Les enfants ont des rougeurs sur les fesses car ils vont tous seuls aux toilettes. Ils se font pipi dessus, les filles ont des infections. Mon fils n’ose plus aller à la selle », dénonce Mélanie, aux côtés d’une dizaine de délégués de parents d’élèves déplorant le manque cruel d’ATSEM, ces agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles, handicapant ainsi le bon fonctionnement de l’école. A midi ce jour, « les enfants mangeaient avec un blouson à la cantine tellement il faisait froid », s’insurge Mélanie.

Un blocus ce jeudi matin

« Normalement, un instituteur doit être accompagné d’au moins un ATSEM pour aider à débarbouiller l’enfant par exemple, là ce n’est pas du tout le cas. Les professeurs sont fatigués de devoir gérer des classes de 24 ou 25 élèves seuls. Ils sont contraints de se mettre en arrêt », confie Mélanie qui compte bien bloquer l’établissement ce jeudi matin. A ses côtés, plusieurs déléguées de parents d’élèves seront également mobilisés : Khadija, Drissia, Isabelle ou Asma.

« C’est bien beau de faire le tramway ! »

Pour les seuls ATSEM présents, « elles sont obligées de jongler en fonction des besoins et d’aller chez les moins de 3 ans car les ATSEM sont obligatoires dans ces classes », poursuit Mélanie qui met en lumière le contraste montpelliérain : « c’est bien beau de faire le tramway, de rénover partout mais, si les enfants sont laissés à l’abandon dans les écoles, cela ne sert à rien ! » Des banderoles ont déjà été installées devant l’école en vue de jeudi matin avec pour inscription « enfants en danger ».

« L’école manque de budget »

Un mal-être déjà communiqué aux services de la mairie, selon les dires de la maman d’élève : « la directrice est à bout, elle est régulièrement en contact avec la mairie et la préfecture, rien ne bouge, on ne trouve pas cela normal ! ». Idem pour les agents d’entretien qui manquent à l’appel selon notre interlocutrice : « il n’y en a que deux pour entretenir toute l’école de dix classes, les Algeco, les bâtiments, etc… L’école manque de budget, n’a pas les moyens de faire des sorties, d’aller à la médiathèque ! ».