Une rémunération de 558 721€ sur les 5 dernières années. Cette somme n’est pas le salaire d’un dirigeant d’une entreprise à succès où bien encore celui d’un professeur de médecine. Il s’agit de la rémunération du Directeur de l’association Confluences basée à Montpellier dans l’Hérault.
La Cour des comptes régionale Occitanie a publié un rapport accablant sur la gestion de l’association Confluences, organisatrice du célèbre Festival des Internationales de la Guitare à Montpellier. Le rapport pointe du doigt des pratiques contestables, notamment en matière de rémunération et de subventions publiques.
Le rapport met en lumière la rémunération jugée excessive du fondateur et directeur général de l’association, Taalat El Singaby. Sur les cinq derniers exercices, il a perçu un total de 558 000 euros. Ces rémunérations interrogent sur la gestion financière de l’association.
Des subventions publiques en question
La Cour des comptes s’inquiète également du niveau des subventions publiques accordées à Confluences. Au cours de la période 2018-2022, ces subventions ont atteint 515 000 euros en 2021, puis 415 000 euros en 2022, soit plus de 50 % des ressources de l’association. Le rapport souligne que ces subventions ont crû de manière importante pendant la crise sanitaire, alors que l’association a réduit son activité en raison des restrictions sanitaires.
Manque de transparence et invitations controversées
Le rapport critique également le manque de transparence de l’association, notamment en ce qui concerne la gestion des invitations aux concerts. Selon la Cour des comptes, le nombre d’invitations, parfois offertes à des partenaires qui ne figurent pas parmi les mécènes officiels, est « imprécis » et « divergent » des chiffres communiqués par l’association.
Ce rapport met en lumière les fragilités du modèle économique du Festival des Internationales de la Guitare, qui repose largement sur les subventions publiques. L’association devra désormais s’interroger sur la nécessité de diversifier ses sources de financement et de revoir ses pratiques en matière de rémunération et de gestion des invitations.
Le directeur général, fondateur de l’association, président, puis, depuis 21 ans, directeur
Extrait du rapport de la Chambre régionale des comptes Occitanie
général, occupe un rôle majeur au sein de cette dernière. Peu à peu, son rôle s’est renforcé sans
que les membres du conseil d’administration n’exercent un contrôle effectif sur ses décisions.
Dirigeant de fait de l’association, il tire des revenus de cette gestion, sans que ces derniers ne soient
retracés de manière transparente dans les annexes des comptes de l’association. Ni sa
rémunération, supérieure au plafond autorisé, ni sa prime de départ en retraite, ni les loyers perçus,
n’ont été autorisés par une décision du conseil d’administration. Cette gestion de fait intéressée
pourrait conduire à une imposition des résultats de l’association aux impôts commerciaux, au
risque de modifier ses équilibres économiques.
La présidente a conclu, pour le compte de l’association, un contrat de travail avec le
Extrait du rapport de la Chambre régionale des comptes Occitanie
directeur général pour un poste de directeur général à compter du 1er juillet 2019 et lui a attribué
une rémunération mensuelle brute de 5 087,31 €. La présidente a aussi accordé une prime de départ
au directeur général, avant la liquidation de ses droits à retraite, de 60 000 € nets, soit 90 000 €
bruts, par une décision en date du 31 décembre 2018. Le 1er janvier 2020, elle a signé un avenant
au contrat de bail liant l’association Confluences à la SCI « Z » dont le gérant est le directeur
général. Par cet avenant, le loyer annuel est porté de 21 600 € à 24 000 €.