Le 1er Schéma départemental de l’Economie sociale et solidaire (ESS) a été adopté en séance publique ce vendredi 8 mars.
Un schéma « historique et innovant », c’est avec ces mots que la présidente du Conseil départemental du Gard, Françoise Laurent-Perrigot, décrit cette feuille de route jusqu’à 2028. Un vote en ce jour particulier célébrant les droits des femmes, dans un auditorium nommé Simone Veil. Le « 8 mars, dans le Gard, c’est toute l’année », proclame Isabelle Fardoux-Jouve, déléguée à l’Égalité femme-homme. Cette dernière a profité de l’audience pour égrener quelques-uns des cent évènements qui auront lieu au service de l’égalité dans le département.
Un schéma qui, de par sa transversalité en matière de domaines d’interventions, n’a pas été intégré dans le schéma départemental des ‘Solidarités sociales’ comme prévu initialement. Quoi de plus noble que de perpétuer l’héritage de Charles Gide, natif d’Uzès, théoricien de l’ESS il y a plus de 120 ans. Un schéma qui, rappelons-le, n’est pas obligatoire et témoigne d’un choix politique marqué par le Département. Il viendra ainsi en complément des autres schémas tels que celui des Sports, du Tourisme ou des Solidarités sociales.
Hélène Meunier, vice-pésidente, déléguée à l’Économie sociale et solidaire, a déployé beaucoup d’ardeur avec ses services durant des mois. Il faut dire que ce schéma est innovant à bien des égards. Il vient diffuser de l’optimisme à l’heure où le « modèle économique dominant nous mène au bord de l’abîme », souligne le communiste Vincent Bouget qui s’indigne face aux « records de profits du CAC 40 ». Philippe Ribot, président du groupe UDI, qui ne cache pas son aversion pour les schémas qui « occasionnent des dépenses et de l’énergie chez le personnel », salue aujourd’hui la « large concertation d’un schéma très concret ».
12% de l’emploi salarié dans le Gard
L’ambition est simple : imprégner l’économie locale des principes de solidarité, d’égalité et de démocratie. C’est ainsi que le Département a mené une vaste concertation avec les acteurs de l’ESS du territoire. Ils sont nombreux : associations, coopératives, fondations, mutuelles… L’ESS représente un maillon fort du département qui compte presque 2300 structures employant 24 000 personnes, soit près de 12% de l’emploi salarié dans le Gard.
Encore abstrait pour vous ? L’ESS intervient dans de nombreux domaines de nos vies, à l’instar des coopératives agricoles, des associations d’aide à la personne, des mutuelles de santé, des fondations pour l’environnement, des clubs de sport, des compagnies de théâtre…. Tout l’enjeu reside donc dans le renforcement de ces emplois non délocalisables, orientés vers une utilisé sociale ou environnementale. L’ESS est par ailleurs souvent engagée au service des personnes les plus fragiles.
200 acteurs impliqués
Ce schéma de l’ESS conçu collégialement prévoit la mise en œuvre concrète de 17 fiches-actions détaillées. Ainsi, d’avril à novembre 2023 se sont déroulés des ateliers stratégiques, des concertations avec des acteurs locaux, et une concertation en interne au Département pour identifier son rôle dans l’ESS. Des concertations orchestrées par la coopérative La grande bobine, véritable cheville ouvrière du projet. Sept rencontres territoriales ont maillé le département et un grand atelier au Pont du Gard regroupant 142 acteurs gardois de l’ESS a eu lieu.
4 axes retenus
Au cours des ateliers territoriaux, quatre axes de travail ont été retenus : faire émerger des coopérations locales adaptées aux besoins des territoires ; promouvoir l’ESS ; accompagner l’ancrage gardois des grands acteurs de l’ESS et valoriser la capacité d’innovation sociale des structures. Chaque axe est décliné en objectifs qui correspondent à des actions concrètes.
Parmi les dispotifs proposés : développer des actions ESS à destination des jeunes de 11 à 25 ans ou développer les stages de 3e dans les structures de l’ESS. Les agents du Département ne sont pas en reste et pourraient ainsi être sensibilisés à l’achat public responsable auprès des structures de l’ESS. Et pourquoi ne pas élaborer une plateforme open source de l’ESS dans le Gard ? Ou bien proposer une expertise aux acteurs de l’ESS pour décrocher des financements privés complémentaires ?
L’appel à communs
L’action phare de ce schéma réside dans un nouveau mode de penser les relations partenariales en recherchant toujours la coopération. L’appel à commun(s), à l’inverse de l’appel à projets, est un outil favorisant les coopérations territoriales plutôt que la mise en concurrence entre acteurs. La création d’un espace d’expérimentation, l’organisation d’événements fédérateurs, la mise en réseau pour un partage des bonnes pratiques sont d’autres actions concrètes portées par ce 1er Schéma de l’ESS.