Coup de tonnerre au sein de la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) du Gard : Eric Giraudier est suspendu pour une durée de six mois à partir du 1er mai prochain, de son mandat de président de la CCI Gard, par le préfet de la région Occitanie, autorité de tutelle des CCI.
« Totalement disproportionnée »
Le président de la CCI Gard conteste une sanction qu’il juge « totalement disproportionnée ». Ni une, ni deux, le patron de la chambre consulaire a convoqué la presse lundi 28 avril, pour clarifier la situation, appuyé par son avocate Me Julie Gay, présente en visioconférence.
La décision du préfet de Région fait notamment suite à un rapport de la chambre régionale des comptes du 26 octobre 2021. Le préfet de Région dit avoir « relevé des défauts d’approbation de dépenses d’investissement et des défauts d’information des élus, déjà relevés dans le rapport de la chambre régionale des comptes d’octobre 2021, ainsi que des défauts de transparence dans la vente d’actifs et un non-respect d’une prescription de l’autorité de tutelle. L’ensemble de ces faits est constitutif d’une faute grave commise dans l’exercice des fonctions de président de la CCI Gard ».
« En 8 ans, on ne les a jamais vus ! »
« Il y a 4 griefs dans ce courrier, à aucun moment il n’est question d’avoir ‘trop dépensé’. C’est une sanction administrative qui concerne les process de fonctionnement de la CCI Gard », insiste Eric Giraudier au sein de la Maison des Entreprises. Le patron de la chambre consulaire juge le courrier de la préfecture de Région « disproportionné », ajoutant que les 4 griefs soulevés n’ont aucune « matérialité », et que cette suspension n’est, en aucun cas, justifiée par un caractère « urgent et grave ».
« Une période observée de 2016 à 2019 »
« En huit ans, on ne les a jamais vus lors des réunions (Préfecture de Région, ndlr) ! Nous n’aurions jamais eu cette décision si nous étions sous l’autorité de la préfecture du Gard qui connait notre fonctionnement », dénonce Eric Giraudier. Lequel précise avoir adressé un recours gracieux à la préfecture à la préfecture de Région « dès le lendemain de la réception du courrier officiel » de cette dernière. « On cite un rapport de la Chambre régionale des comptes qui concerne une période observée de 2016 à 2019… », s’étrange Eric Giraudier.
Le premier grief concernerait « un défaut d’approbation des dépenses d’investissement », portant sur l’enveloppe budgétaire actualisée du projet de MDE. Ce défaut d’approbation aurait eu lieu lors d’une assemblée générale du printemps 2023. « Lors des assemblées budgétaires suivantes, un représentant de la préfecture du Gard était présent et n’a formulé aucune observation », pointe l’avocate qui ajoute : « depuis cette réunion, un point d’information sur l’évolution du business plan a systématiquement été présenté ».
Aérodrome de Deaux
L’autre grief « concerne la bonne information des élus ». « La transparence de la vente d’actif sur le dossier de l’aérodrome de Deaux », figure parmi les points de friction. Me Gay clarifie aussitôt : « Il n’y a eu jusqu’ici aucune demande de précision. Le règlement intérieur a été respecté, aucun autre candidat n’a déposé de recours ».
« Aucun autre candidat n’a déposé de recours »
La préfecture de région pointe qu’un courrier, émis par ses soins, n’aurait pas été inscrit à l’ordre du jour d’une assemblée de la Chambre. « Il a été intégré comme point d’information, projeté et lu en séance. Nous devions respecter les délais de transmission de l’ordre du jour aux élus », rétorque Me Gay. Eric Giraudier dénonce la temporalité : « nous aurions du recevoir ce courrier 5 jours avant l’assemblée, nous l’avions reçu le jour même ! ».
Quels recours pour Eric Giraudier ?
Pour dissiper “toute suspicion de non-respect des règles administratives”, le président dit avoir accompagné le recours gracieux auprès du Préfet de Région daté du 23 avril de nouveaux éléments qui “prouvent notre bonne foi et notamment l’envoi de très nombreuses attestations d’élus dénonçant les faits qui nous sont reprochés. Nous avons également déposé un recours hiérarchique en date du 24 avril 2025 auprès de la Ministre du Commerce”. Témoignage vidéo ci-après: