Le rapport d’experts hydrogéologues, transmis cette semaine aux autorités, remettrait en cause la pureté originelle de l’eau de Perrier à Vergèze. L’usine, propriété du groupe Nestlé, pourrait perdre son label d’« eau minérale naturelle », protégé par une réglementation stricte en France. Cette décision intervient après une série d’analyses révélant des risques ponctuels de contamination, notamment liés au changement climatique. Le rapport pointe une altération de la qualité de la ressource, pourtant au cœur de l’image de marque de Perrier. L’Agence Régionale de Santé étudie désormais ces conclusions avant que le préfet du Gard ne tranche.
Une telle perte de statut aurait un impact majeur sur l’économie locale. L’usine de Vergèze emploie environ 1 000 personnes directement, et génère de nombreux emplois indirects dans les environs. La fin du label pourrait fragiliser la compétitivité de Perrier face à d’autres marques d’eau minérale, et remettre en cause certains contrats à l’export, notamment en Asie, ou le Perrier est vu comme un produit haut de gamme. La direction de Nestlé a d’ailleurs réuni ses équipes ce jeudi sur le site pour anticiper les conséquences et préparer une stratégie de transition. L’avenir s’écrire peut-être Maison Perrier ?
Le label d’eau minérale naturelle impose des critères stricts : pureté originelle, stabilité minérale, absence de traitement. Ces règles visent à garantir une eau intacte depuis sa source jusqu’à la bouteille. Le rapport de 74 pages, remis aux autorités, souligne toutefois que l’eau de la nappe reste riche en minéraux, tout en évoquant des faiblesses ponctuelles. Ce constat relance les débats sur la pression environnementale croissante sur les ressources naturelles, et sur la capacité des industriels à s’y adapter.
Lors de son audition au Sénat, Laurent Freixe, directeur général de Nestlé, a reconnu les certaines conclusions du rapport et annoncé un plan d’action. Il a évoqué des « pistes d’amélioration » pour mieux protéger la nappe phréatique, renforcer les contrôles et pérenniser l’activité de l’usine. Ces engagements seront cruciaux pour rassurer les autorités et les riverains sur l’avenir de l’exploitation historique.
La décision du préfet du Gard est attendue dans les prochaines semaines. En attendant, les consommateurs, les salariés et les élus locaux restent sans réponses face à un avenir incertain. Une perte du label changerait radicalement la position de Perrier sur le marché de l’eau.