Le tribunal de Paris a reconnu coupable Marine Le Pen et huit eurodéputés de détournement de fonds publics, lundi 31 mars, dans l’affaire des assistants parlementaires du Front national (ex-Rassemblement national).
Exécution immédiate
Il a condamné Marine Le Pen, triple candidate à la présidentielle, à quatre ans de prison, dont deux ferme, à une amende de 100 000 euros et cinq ans d’inéligibilité avec exécution immédiate. Marine Le Pen, qui a quitté bruyamment le tribunal, s’exprimera ce lundi soir dans le JT de TF1. Sa candidature à la présidentielle de 2027 est théoriquement impossible.
« Aujourd’hui, ce n’est pas seulement Marine Le Pen qui est injustement condamnée : c’est la démocratie française qui est exécutée », a rapidement réagi Jordan Bardella, président du Rassemblement national, sur le réseau social X. Les douze assistants parlementaires poursuivis ont quant à eux été déclarés coupables de recel. Le parti, considéré comme personne morale, est par ailleurs condamné à 2 millions d’euros d’amende, dont 1 million ferme.
Louis Aliot fera appel
Louis Aliot, 55 ans, vice-président du RN et maire de Perpignan a été condamné à dix-huit mois de prison, dont douze avec sursis, 8 000 euros d’amende et trois ans d’inéligibilité sans exécution provisoire. Voici sa réaction :
« Un jugement que je conteste ! […] Dans ce dossier où aucun enrichissement personnel ne nous est reproché, la sévérité de la condamnation et la gravité des peines prononcées sont totalement inédites. Le traitement particulier dont nous avons fait l’objet sera évidemment dénoncé dans le cadre d’un appel, qui sera interjeté dans les plus brefs délais et avec la ferme détermination de gommer cette injustice. Nous ne nous laisserons pas abattre par les instrumentalisations judiciaires, organisées par ceux qui cherchent avant toute chose à détruire nos idées, nos valeurs et tout ce que nous représentons. […]
« Je reste maire de notre ville »
En condamnant Marine Le Pen, ils ont interdit la candidature de la favorite de toutes les enquêtes d’opinion, et donc privé les Français de la principale alternative pour la prochaine élection présidentielle. Cette intrusion dans le jeu électoral laissera une tache indélébile dans l’histoire de notre démocratie.
En me condamnant avec une sévérité sans commune mesure par rapport aux peines prononcées dans un dossier similaire mais concernant un autre parti que le RN, le Tribunal s’est inscrit dans une dimension politique incontestable. L’agressivité de cette peine sera contestée par toutes les voies de droit ouvertes pour la remettre en cause.
Je reste maire de notre ville et je poursuis mon engagement en faveur des Perpignanaises et des Perpignanais. Notre action porte ses fruits, et avec l’ensemble de mon équipe, nous sommes plus que jamais mobilisés pour faire rayonner Perpignan ».