En l’absence de travaux de maintenance, la ligne ferroviaire Toulouse – Auch pourrait perdre son certificat de conformité, avec une fermeture potentielle en 2027. Les associations politiques et économiques Gersoises ainsi que les élus multiplient les sonnettes d’alarme.
Des travaux nécessaires
Suite à l’information relative à la suspension des investissements sur la ligne ferroviaire Toulouse-Auch, le président du Département du Gers, Philippe Dupouy, a adressé au Ministre des Transports, Philippe Tabarot, un courrier lui enjoignant d’intervenir pour garantir la pérennité de la voie. Voici le courrier en question :
« Monsieur le Ministre, J’ai récemment été destinataire des échanges de courriels entre Monsieur Alain Castanier, Préfet du Gers et Madame Catherine Trevet, Directrice territoriale Occitanie de SNCF Réseau, concernant la suspension des investissements sur la ligne ferroviaire Toulouse-Auch. Je tiens à vous faire part de ma profonde inquiétude à ce sujet.
Un différend entre l’Etat et la Région
Compte tenu des coupes effectuées dans les budgets des régions, le Conseil Régional Occitanie a décidé de suspendre les conventions financières qui le liaient à SNCF Réseau, en attendant de redéfinir une trajectoire d’investissement soutenable. Le différend financier qui vous oppose à la Région, car le réseau est propriété de l’Etat sous la responsabilité de votre ministère, met directement en péril l’avenir de la ligne Toulouse-Auch. En effet, la Direction de SNCF Réseau alerte que, faute de réalisation des travaux indispensables programmés initialement cette année 2025, les circulations ferroviaires pourraient être suspendues fin 2026, la voie étant actuellement exploitée sous couvert d’une dérogation.
« Les 9500 personnes qui empruntent quotidiennement cette ligne »
Une telle perspective est tout simplement inenvisageable pour notre territoire et pour les 9500 personnes qui empruntent quotidiennement cette ligne. La liaison ferroviaire Toulouse-Auch constitue un maillon essentiel de la mobilité dans le Gers. Elle est un outil structurant pour le désenclavement, un levier de développement économique et un atout environnemental. La priver de toute régénération équivaut à programmer son extinction à court terme, ce qui est inacceptable.
Le réseau est propriété du ministère des Transports
Je partage pleinement l’inquiétude de la Région quant à la nécessité d’investir selon une trajectoire soutenable, d’autant que le réseau est propriété du ministère des transports. Les collectivités territoriales subissent de plus en plus durement les conséquences des décisions de l’État en matière budgétaire, elles ne peuvent donc plus assumer des responsabilités qui ne sont pas les leurs. Nos capacités d’investissement sont étouffées, alors même que les besoins locaux n’ont jamais été aussi pressants. Les territoires ruraux, comme le Gers, sont déjà durement touchés par l’érosion des services publics et ici, plus qu’ailleurs, la problématique des mobilités, accélère ce déclassement.
« Justice sociale »
Nous partageons, j’en suis convaincu, une même ambition pour l’équité territoriale et la justice sociale. C’est pourquoi je vous appelle solennellement à vous entendre avec la Région Occitanie afin de reconsidérer les moyens alloués à la modernisation du réseau ferroviaire sur le département du Gers. »