A Nîmes, l’équipe restauration de la Brasserie Le Palace située en face de l’esplanade, s’inquiète d’une diminution du chiffre d’affaires de 30% par rapport à juillet 2023. Rencontre avec le patron.

« On sera dans le mal », nous confie Frédéric Harlin, face caméra, dans notre vidéo à découvrir en fin d’article. Les retombées du Tour de France le 16 juillet dernier ? Elles ont davantage profité aux restaurateurs positionnés sur le boulevard Allende, étape finale, juge le patron à la tête du Palace depuis huit ans. On en veut pour preuve le directeur de McDonald’s 7 Collines qui se gargarisait de plus 70% de chiffre d’affaires sur la journée du passage de la Grande boucle (lire ici).

Où sont les étrangers ?

A l’inverse, les restaurateurs en centre-ville semblent être à la peine. Une sinistrose se propage, résultante de facteurs internationaux, nationaux et locaux. Le chef d’entreprise s’envole dans diverses conjectures. Au pouvoir d’achat qui crie famine vient se greffer les dernières élections à l’origine d’un climat social délétère et les Jeux olympiques, synonymes pour beaucoup d’insécurité. Du moins pour Frédéric Harlin qui table sur une réticence des étrangers à fouler le sol français, eu égard à l’ampleur de l’évènement sportif.

Merci les limonades !

De moins 30 à moins 40% de chiffre d’affaires en restauration constaté en juillet au Palace et un « afflux de touristes étrangers moins important que l’année dernière », ainsi se résume le diagnostic comptable. Le quidam pourrait croire que les 190 000 spectateurs du Festival de Nîmes 2024, nouveau record de fréquentation, ont suffi à faire le plein. Que nenni, du moins pour ce qui concerne la restauration. Le tableau n’est toutefois pas tout noir. « Les Jeudis de Nîmes et le Festival de Nîmes fonctionnent très bien, on a bien tourné en limonades, heureusement que ces évènements sont là », reconnait le tenancier.

Quand l’Espagne nous chipe le chaland

Le service du déjeuner cristallise les difficultés pour ce restaurant ouvert uniquement les midis, de 6h30 jusqu’à 21h pour le côté brasserie. « Lorsque j’écoute les échos, il semble que les restaurateurs souffrent énormément sur la Côte d’Azur aussi », indique l’intéressé qui se sent moins seul. Il faut se rendre à l’évidence, d’autres pays sont éminemment plus attractifs que la France, plombée par une myriade de charges. « Beaucoup de pays sont moins chers, l’Espagne, l’Italie, le Portugal », liste le chef d’entreprise. Ce dernier pointe également certains prix « prohibitifs » pratiqués dans l’hôtellerie française.

Masse salariale réduite, coûts surveillés de près

A Nîmes en tout cas, des décisions ont été prises. Le Palace a réduit sa masse salariale, le chef d’entreprise surveille les coûts des matières premières et veille de près à sa consommation d’énergie, mère de toutes les batailles. Frédéric Harlin demeure toutefois optimiste, ainsi est sa nature. Le mois d’août pourrait amener son lot de visiteurs en quête de romanité… « On sent que cet été n’est pas comme celui des deux dernières années, c’est sûr », conclut-il dubitatif. Interview en vidéo ci-après :