L’usine de Perrier à Vergèze, propriété du groupe Nestlé, pourrait perdre son label d’« eau minérale naturelle », protégé par une réglementation stricte en France. Cette décision intervient après une série d’analyses révélant des risques ponctuels de contamination, notamment liés au changement climatique. Le rapport pointe une altération de la qualité de la ressource, pourtant au cœur de l’image de marque de Perrier. L’Agence Régionale de Santé étudie désormais ces conclusions avant que le préfet du Gard ne tranche

« Nous sommes en désaccord avec certaines des conclusions »

« Nous sommes en désaccord avec certaines des conclusions de ce rapport, indique la direction du groupe Nestlé dans une note procurée par nos soins. En effet, ces conclusions ne prennent pas en compte la fréquence extrêmement limitée des déviations ponctuelles observées. Elle sont inhérentes à l’activité minéralière et sont maitrisées grâce à notre dispositif de gestion intégrée de la qualité. Une déviation ponctuelle ne nous semble donc pas suffisante pour remettre en question la pureté originelle de nos forages ».

La « pureté originelle » des forages n’est pas remise en question selon le groupe

La direction Nestlé Waters, mobilisée pour « préserver le patrimoine unique de Perrier », se veut rassurante : « à aucun moment, ni la minéralité, ni la sécurité alimentaire de nos produits n’ont été compromises. Tous les produit mis sur le marché sont conforme à l’arrêté préfectoral temporaire en vigueur encadrant nos modalité d’exploitation sur le site de Vergèze ».

Des « clarifications à venir »

Dans les prochaines semaines, le groupe est dans l’attente de recevoir des « clarifications auprès de l’Agence régionale de santé (ARS) et du préfet du Gard, du cadre dans lequel ils seront autorisés à opérer », et ainsi opérer la stratégie industrielle et commerciale pour l’avenir du site de Vergèze.

Pour sa dernière audition, la commission d’enquête du Sénat sur les eaux en bouteille a finalement réussi à lever une part d’ombre sur cette affaire. Lors de son audition, ce 9 avril, le directeur général du géant de l’agroalimentaire, Laurent Freixe s’est montré un peu plus bavard que les dirigeants précédemment entendus. Pour rappel suite à une enquête du Monde et de Radio France, le groupe est accusé d’avoir traité illégalement – avec des filtres à charbon et à UV – ses eaux minérales naturelles.

« A cette occasion (audition devant la commission du Sénat (ndlr), il (monsieur Freixe, ndlr) a réitéré les regrets du groupe quant aux pratiques non conformes du passé, et il a souligné que la décision prise en 2021 d’y mettre fin et de présenter un plan de transformation aux autorités, était la bonne solution », conclut la direction du groupe Nestlé Waters.