« Ça a commencé par du plomb contenu dans de la peinture, au sein de certaines crèches », entame Dominique Mendez, bien décidée à alerter l’opinion publique. « Au final, on se rend compte que les crèches ne sont pas les seules concernées, c’est le cas de certains bâtiments communaux », détaille la syndicaliste au sein du local FO à Montpellier.
« Tuyauteries, plomberies et même les sols »
Selon cette dernière, au cours d’une réunion F3 SCT (ex comité d’hygiène et sécurité) de janvier 2025, les syndicalistes ont alerté l’exécutif : « rechercher du plomb uniquement dans des bâtiments construits avant 1949 était une grosse erreur ». Elle s’explique : « le plomb a été interdit en France en 1949, mais interdit à l’importation en 1993, ce qui signifie que pour les sous-traitances, les entreprises pouvaient utiliser les matériaux de leur choix ».
Le cas de la salle Pétrarque
Selon Dominique Mendez, les conclusions des prélèvements réalisés par certaines entreprises, sur ordre de l’ARS, font état de présence de plomb dans les « tuyauteries, les plomberies et même les sols », de certains bâtiments communaux. La syndicaliste FO Ville prend pour exemple la salle Pétrarque : « aucun technicien municipal n’a le droit d’intervenir en raison de plomb et de ses conséquences néfastes sur la santé ! ». Contactée par nos soins, la municipalité n’a pas souhaité répondre à nos questions.
La « Ville cache des choses aux agents et donc aux citoyens »
FO Ville et territoriaux dit avoir formulé une demande pour accéder aux résultats des entreprises ayant effectué les prélèvements, en décembre 2024. « On nous donne des petits fragments d’information. On dit stop, on veut la totalité des résultats pour la protection de nos agents et des usagers. Il s’agit de santé publique, on ne plaisante plus », s’impatiente Dominique Mendez.
Lors du comité de février 2025, la collectivité, représentée notamment par l’adjointe à la Petite enfance a échangé avec le syndicat FO : « ils nous ont donné une liste de 17 écoles de la ville contenant du plomb. Nous pensons qu’entre les salles de rencontre dédiées aux associations et les Maisons pour tous, il y a beaucoup plus de bâtiments concernés ».
Droit de réserve ?
L’inquiétude gagne les couloirs du syndicat : « on est face à un risque sanitaire, c’est un scandale, la Ville cache les choses aux agents et donc aux citoyens. La mairie nous parle de droit de réserve en tant que fonctionnaires, qui nous empêcherait de parler à la presse, or le droit à la désobéissance existe dans les statuts lorsque nous sommes en présence d’un risque sanitaire. Notre rôle en tant que syndicat et d’informer la population et de protéger les agents et utilisateurs ! ».
Concernant la salle Pétrarque, située 2 rue place Pétrarque, dédiée notamment à des conférences ou des ateliers, « ils continuent à la mettre à disposition de l‘université du Tiers Temps par exemple, les personnes âgées continent à y aller ! » .
Un « échéancier » des travaux réclamé
Dominique Mendez pointe alors une contradiction « ils ont fermé le relai des enfants, une crèche et plusieurs associations à côté en raison du plomb, mais la salle Pétrarque, elle, est encore ouverte. Comme par hasard, elle ne serait pas touchée par le plomb… » Le syndicat FO Ville, qui ne comprend pas « une telle opacité et un secret gardé », réclame un « échéancier clair et complet des travaux à mener ».