Le maire de Lunel, Pierre Soujol, laisse son empreinte dans la commune de plus de 25 000 habitants. Zoom sur la rénovation du cours Gabriel Péri, maillon du programme Métamorph’OSE Lunel 2030.
InfOccitanie : En quoi consiste ce programme ?
Pierre Soujol : Nous partions d’un espace public dégradé, aussi bien en matière d’habitat que de commerces. L’image de notre centre était négative. Ce projet vise à réhabiliter le cœur de ville. Ceci passe par plusieurs dispositifs : la rénovation de l’espace public, l’amélioration de l’habitat, la redynamisation du commerce, la cohabitation des usages avec le développement les mobilités douces… D’ici 2030, les espaces publics seront traités en grande partie.
Votre successeur peut-il décider de son plein gré de mettre fin à ce programme ?
Non, car certains engagements sont pris avec l’Etat de manière contractuelle et reposent sur des financements. Je rappelle tout de même que lors des dernières élections municipales, parmi les 3 ou 4 candidats, j’étais le seul à porter un projet d’une telle envergure. Pour certains, le centre-ville ne figurait même pas dans leurs promesses ! J’ai eu à cœur de soumettre un projet global.
Quel est le coût de Métamorph’OSE et quels sont les financeurs ?
Le projet global, hors habitat, est évalué à 53 millions d’euros, si l’on inclut les investissements privés. Nous sommes très bien accompagnés par les collectivités, à hauteur de 20%, dans un contexte qui n’est pas favorable aux dépenses publiques… Un vote de la Région aura lieu prochainement pour une aide. Parallèlement, nous bénéficions de 9,6 millions d’euros de l’ANRU, au titre de la rénovation urbaine. Concernant les rénovations de façades, la commune donne un coup de pouce, à condition que les bailleurs et propriétaires d’immeuble jouent le jeu et financent aussi.
Quels travaux ont-été menés sur ce cours Gabriel Péri pour 2 millions d’euros ?
Le sol a été entièrement rénové, nous sommes bien loin de la rue avec les voitures stationnées. Le cours de 300m respire dorénavant. Nous avons basculé sur un éclairage LED moins énergivore. Au sol, les galets sciés par moitié font écho aux calades et symbolisent le passage de l’eau. Les platanes centenaires ont été conservés, nous allons replanter des Chênes chevelus à l’automne.
En quoi cette rénovation permettra de redynamiser l’économie locale ?
Le cours Péri est plus propice aux animations, aux foires des commerçants qui sont environ une trentaine. Il est devenu maintenant une véritable entrée vers notre patrimoine avec, à son bout, le musée Médard et l’hôtel Philippe le Bel. Prochainement, le marché alimentaire se déplacera autour de l’église juste derrière, une fois la rénovation de son pourtour terminée. Cela va générer du flux sur le cours Péri.
Quels sont les premiers retours des commerçants ?
Il est très positif malgré les plus de neuf mois de travaux. Aucun n’a mis la clef sous la porte, c’était mon inquiétude. Ils visualisent maintenant l’ambition que nous avons pour la ville. Sur les plans 3D, c’était peu parlant… D’ailleurs, nous avons augmenté les surfaces de terrasse de plus de 30%. Cette rénovation permet de valoriser le fonds de commerce par ailleurs…
Quels sont les prochains travaux ?
La rue Sadi Carnot et la place des Martyrs seront traitées de la même manière que la rue de la Libération, avec notamment l’accent sur la végétalisation et la réfection de la voirie. Nous souhaitons créer un « art de vivre », c’est à nous, élus, de rendre le patrimoine accessible aux habitants qui se l’approprient.
Ce cours Péri est-il sous l’œil des caméras ?
Bien sûr, il faut savoir que nous avons 80 caméras à Lunel. La police est très réactive et intervient systématiquement. Nous inaugurerons par ailleurs le 4 octobre prochain le Centre de supervision urbain (CSU), dans lequel deux agents de la police municipale sont mobilisés H24 pour surveiller la ville via la vidéo surveillance.