Après 42 ans d’existence, la Maison des jeunes de Lodève a fermé ses portes début février en raison de « difficultés financières », indique la présidente. Elle accueillait environ une cinquantaine d’enfants pour de l’aide aux devoirs, des activités variées pendant les vacances scolaires, des ateliers de parentalité, des programmes autour de la sensibilisation à la discrimination…
« Les jeunes ne veulent même pas aller ailleurs »
Brigitte Lebon, présidente de la MJC Lodève, regrette un manque de visibilité sur la reconduction des subventions et un soutien trop timide des collectivités : « Nous fonctionnons qu’avec des subventions de la Ville, du Département et de la Région, elles ne sont plus à la hauteur de nos attentes ». La présidente a réuni les financeurs début janvier dernier, « personne n’était prêt à faire un effort supplémentaire », souffle-t-elle.
« Les bénéficiaires sont catastrophés »
Par souci de prévoyance et pour éviter d’engager des dépenses futures sans visibilité budgétaire, la présidente a fait le choix de fermer l’association, « les enveloppes 2025 n’étant pas encore attribuées dans le cadre du budget », précise-t-elle. La directrice et la secrétaire qui exerçaient depuis plus de dix ans au sein de l’association seront licenciées. « Les bénéficiaires sont catastrophés, il n’y a pas de relais immédiat, les jeunes ne veulent même pas aller ailleurs », se désole Brigitte Lebron affairée à la procédure de liquidation judiciaire à contrecœur.
« Nous étions dans une situation budgétaire très compliquée »
Le premier adjoint au maire de Lodève, Ludovic Ros, a justifié auprès d’Ici Hérault : « Nous sommes arrivés au bout d’un exercice assez compliqué. Il faut rediscuter la place de la MJC sur le territoire. Nous étions dans une situation budgétaire très compliquée, et on savait très bien qu’on ne pouvait pas continuer à aller là-dessus. Le reproche que je peux me faire personnellement est qu’en tant qu’élu, nous n’ayons pas pu trouver une solution. »
« Le contexte financier très complexe »
« À deux reprises ces dernières années, des subventions exceptionnelles ont été votées pour l’aider à surmonter ces crises. Les difficultés financières de l’association ne viennent donc nullement d’un désengagement de la collectivité. Mais le contexte financier très complexe ne nous permet pas de voter à nouveau une subvention exceptionnelle », précise la maire de la commune de Lodève, Gaëlle Lévèque, dans un communiqué. Elle dit avoir appris la nouvelle avec « beaucoup de regret ».
« Quelles actions ont réellement été menées pour anticiper ces difficultés ? »
Claude Laateb, conseiller municipal de Lodève (Lodève autrement), regrette cette situation et en fait part à la municipalité dans une lettre ouverte : « Vous évoquez avoir appris « avec beaucoup de regrets » la décision du conseil d’administration d’arrêter les activités de la MJC. En tant que première magistrate de la ville et conseillère départementale, il est difficile de croire que vous n’étiez pas informée en amont des difficultés rencontrées par une structure aussi essentielle pour le tissu associatif local ». L’élu pointe un manque de soutien : « Quelles actions ont réellement été menées pour anticiper ces difficultés ? Pourquoi la MJC n’a pas pu bénéficier d’un soutien renforcé, à la hauteur de son importance historique ».