Un tunnelier de 110 mètres de long va multiplier la capacité des cadereaux d’Uzès et des Limites.
Le lundi 8 juillet dernier à Nîmes, au croisement des rues Sully et Pierre-Semard, un tunnelier a été baptisé. 110 mètres de long pour près de 380 tonnes, l’équipement est d’envergure, prêt à entrer en action sous terre. Le tunnelier multipliera par 10 la capacité de transfert des eaux des cadereaux d’Uzès et des Limites. Son doux nom ? « Claude-Jordane », des deux prénoms de ses marraines : l’élue nîmoise Claude de Girardi, déléguée à la gestion des milieux aquatiques & prévention des inondations (Gemapi) à Nîmes Métropole, et Jordane Lafaye, cheffe de projet.
Une performance multipliée par 10
C’est une tradition dans le secteur des travaux souterrain : avant la mise en route de ces engins circulaires, ils sont bénis par un prêtre et placés sous la protection de Sainte-Barbe, patronne des pompiers, artilleurs et mineurs. Une statue de la sainte a été installée dans une niche, à l’entrée du tunnel, et une bouteille de champagne est brisée sur leur carcasse, à la manière des bateaux, avant leur mise à l’eau.
Un chantier qui s’inscrit dans le PAPI 3
Le chantier est porté par l’Agglo de Nîmes sans le cadre de sa compétence « Gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations » (Gemapi). Ce dernier s’inscrit dans le programme d’actions de prévention des inondations Papi 3 Vistre 2022-2028, doté d’un fonds global de 126 millions d’euros. Objectif ? Eviter de revivre le drame des inondations d’octobre 1988.
Depuis 2008, environ 1,5 km de cours d’eau aménagé
Pour limiter les crues, depuis 2007, grâce aux Papi I et II (2007-2021), le cadereau d’Uzès à Nîmes a déjà été aménagé : restructuration des écoulements dans la partie aval du Vistre ainsi qu’au sud de la ville dans les rues Salomon-Reinach, Bergson, Talabot et Ferrier. Depuis 2008, environ 1,5 km de cours d’eau a été réaménagé, principalement en ouvrages souterrains, pour un coût d’investissement de plus de 37,5 M€ HT. C’est donc maintenant au tour du Papi 3 de prendre le relais. L’objectif est de faire passer la capacité d’écoulement du cadereau sous la Ville de 8 à 80 m3/s (ce débit de 80 m3/s correspond à l’objectif-cible du programme Cadereau, soit un événement pluvieux similaire à l’évènement du 8 septembre 2005).
Quatre années de travaux autour de ce tunnelier anti-inondations
Le choix de la méthode du creusement par un tunnelier (celui-ci, d’une poussée maximale de 1600 tonnes, peut parcourir 14,50 m sous terre par jour), plus onéreux, a été retenu pour être « le plus indolore possible pour les riverains », expliquait Franck Proust, président de Nîmes métropole. « Elle va permettre la mise en sécurité de 34 000 habitants, et 12 000 emplois », précise le président de l’Agglo.
Qui finance ?
Le recalibrage des cadereaux d’Uzès et des Limites sera réalisé grâce à la création de deux tunnels d’1km chacun dans la zone Sernam-Faïta-Valmy ainsi qu’avec l’aménagement de leurs entonnements (rue Van Dyck et square Guiu) pour un coût de travaux d’environ 52 M€ HT co-financés l’État (50%), Nîmes Métropole (30%), la Région (10%) et le Département (10%). La durée des travaux est d’environ 4 ans, dont 2 ans pour l’opération en technique « tunnelier » (technique de creusement similaire à celle du tunnel sous la Manche). A l’issue de leur construction, les deux cadereaux (Uzès et Limites) seront raccordés à la partie déjà existante du cadereau d’Uzès côté Talabot et Bergson.
