A Langlade, commune à la frontière de Nîmes, le débroussaillage est l’affaire de tous. La mémoire demeure vive après deux tristes incendies dans les années 80.
Ce mercredi 4 septembre, une flopée d’institutionnels sillonnent le cœur de la Vaunage, slalomant entre les troncs d’arbres et foulant l’herbe humide après les récentes pluies. Ici, la nature est impénétrable lorsque l’homme ne la chouchoute pas, la densité de la végétation se transforme en brasier lorsque le feu la tutoie. Le préfet du Gard, le sénateur Laurent Burgoa, le maire de Langlade, Gaëtan Prevoteau et la conseillère régionale, Katy Guyot, se sont donnés rendez-vous dans la pinède langladoise. Un poumon vert qu’il convient de préserver à tout prix.
40 ans de l’ULPI
C’est en ce sens que l’ULPI, association dédiée à la prévention des incendies et la préservation de l’environnement de Langlade, œuvre sans relâche. L’occasion aujourd’hui de fêter ses 40 ans d’existence et de dévoiler le bilan et le coût des derniers travaux de débroussaillage. Lesquels sont le fruit d’une prise de conscience collective après deux incendies, dont l’un à l’été 1983, qui a embrasé la pinède communale en pleine zone urbanisée. « Par deux fois, Langlade a évité la catastrophe », se souvient Michel Delay, président de l’ULPI.
Réunion de crise
Dans la foulée des incendies, près de cent personnes se réunissent en urgence pour faire naitre l’association. Cette dernière aura pour vocation de mettre en œuvre des chantiers de débroussaillement par quartier et des rondes de surveillance. Avec l’Office national des forêts (ONF), un travail de sensibilisation est également entrepris auprès des riverains et même dans les écoles. Nous sommes à l’époque de la création des DFCI (dispositif de défense des forêts contre les incendies), facilitant notamment le passage des pompiers en forêt.
Un coût de 49 716€, une dotation de Nestle waters Perrier
Dans le cadre de l’interface forêt-habitation de 50 mètres de large, l’ULPI a organisé de nombreux chantiers de débroussaillage à la périphérie du village. L’opération comprenant l’abatage, l’élèvement, la transformation des plaquettes des arbres en combustible et le broyage, représente un coût total de 49 716€. Les recettes du même montant que le coût, comprennent notamment une dotation de 21 000€ de Nestle Waters Perrier, soit 42% du total,
10 chantiers par an
10 chantiers par an ont été menés. A ce jour, ce dispositif d’une largeur de 50 mètres, comprend 100 à 150 mètres sur 3 secteurs recommandés par le PPRIF communal (plan de prévention des risques d’incendies de forêts). Il est d’une longueur de 7 kms autour de l’habitat existant et d’une surface de 40 hectares. Tout l’enjeu est alors de faire rupture avec l’environnement forestier dense, en lien avec la DDTM (Direction départementale des territoires et de la mer).
« Néanmoins, la question se pose pour l’avenir et la maintenance de ce dispositif de 40 hectares à entretenir, interpelle le président de l’association en direction du préfet. 10 chantiers bénévoles par an représentent au maximum 5 hectares par an, une rotation tous les 8 ans n’est pas tenable ». Selon le bureau de l’association, « le financement pour ce genre de travaux est inexistant, voire clairement exclu parce que classé dans les OLD, les obligations légales de débroussaillement. Certes, le « service technique de la mairie de Langlade assume une partie du débroussaillage », reconnait Michel Delay.
Un problème d’équité
Ce dernier appelle par ailleurs à une réflexion globale entre tous les décideurs afin de mettre les habitants sur un même pied d’égalité. « En effet, selon la règlementation en vigueur, pour protéger la forêt des incendies, protéger son habitation et celui des autres dans la zone à risque, seul le riverain de la zone boisée a l’obligation de débroussailler chez autrui, posant un problème d’équité », pointe le président de l’ULPI.