Paul Planque, élu d’opposition au conseil municipal d’Alès et au conseil d’agglomération, leader de la liste le Printemps alésien, a saisi sa plume suite à la fermeture de l’usine Solvay à Salindres.
68 salariés seront licenciés courant 2025 suite à la fermeture de cette usine produisant des TFA (acide trifluoroacétique). Solvay, dont l’usine est située à Salindres dans les Cévennes, est une multinationale cotée en bourse qui opère sur 7 sites et emploie plus de 1 300 collaborateurs. Solvay avait fait la une de la presse il y a quelques mois concernant un fort taux de polluants éternels enregistré dans les eaux de l’Arias et l’Avène. L’association Générations futures révélait en effet des indicateurs « inquiétants » de pollution de l’eau de surface et de l’eau potable autour du site industriel chimique.
La direction nous répond
Contactée par nos soins, la direction justifie la fermeture par trois constats qui impactent l’activité : « une forte concurrence internationale, principalement asiatique, sur les TFA et dérivés fluorés produits à Salindres, une performance financière du site de Salindres qui se dégrade depuis plusieurs années ainsi qu’un durcissement des réglementations européenne et française sur les PFAS ».
« Les appétits de ses actionnaires »
Le projet de cessation de son activité des TFA et dérivés fluorés en France conduirait à la suppression de 68 postes (dont 4 vacants) liés à l’activité de production de TFA et dérivés fluorés sur une période allant de début 2025 à octobre 2025. Une recherche sera également menée pour envisager une possible reprise d’activité du site de Salindres. Giovanni Di Francesco, chef de Section d’Alès du Parti communiste français, éructe : « Et paf, l’argument habituel d’un patron : ‘c’est la faute à la concurrence étrangère et aux normes environnementales’. Disons que c’est plutôt la faute à un patron qui n’a plus investi ici depuis des lustres pour moderniser et se diversifier et a plutôt choisi de nourrir les appétits de ses actionnaires » .
Christophe Rivenq dit avoir contacté Matignon
Dans la foulée, Christophe Rivenq, président d’Alès agglo, a dit avoir contacté Matignon. « Le conseiller industrie ne m’a pas répondu », explique l’élu alésien auprès de nos confrères de France Bleu Gard Lozère. Il poursuit : « C’est du mépris de classe. Du mépris pour les territoires. J’ai eu vu par le passé des sociétés qui fermaient dans des autres villes – grandes villes – avec des réactions plus rapides des ministres ».
« A la différence de Gavroche symbolisant la liberté et le courage, notre Président d’Agglo, Christophe Rivenq semble bien manquer de ces deux qualités », tranche Paul Planque, élu d’opposition au conseil municipal d’Alès et au conseil d’agglomération, leader de la liste de Gauche et citoyenne, le Printemps alésien.
« Les responsables de ce gâchis ne sont pas les lanceurs d’alerte »
Dans un communiqué de presse, l’élu alésien poursuit au sujet de monsieur Rivenq : « celui qui ne remet jamais en cause le système ultralibéral, impuissant à s’opposer aux stratégies de cette multinationale et à répondre aux attentes des salariés, invoque l’ ‘hyper-environnementalisme’ pour expliquer les raisons de cette faillite ». Selon Paul Planque, le président de l’Agglo en appelle à protéger les gens avant l’environnement : « les responsables de ce gâchis ne sont pas les lanceurs d’alerte mais ceux qui, par leur recherche effrénée de profit, n’ont pas voulu adapter l’outil aux exigences nouvelles prenant en compte la protection de l’environnement tout en maintenant l’emploi« .
« Arrêtons un peu ce double langage »
Paul Planque conclut sa missive de la sorte : « le président de l’Agglo parle de mépris de classe, un petit effort encore et celui qui dit n’être ni de droite ni de gauche invoquera la ‘lutte des classes’. Arrêtons un peu ce double langage et imposons à Solvay le maintien en activité de l’usine de Salindres ».