L’association Générations futures révèle des indicateurs « inquiétants » de pollution de l’eau de surface et de l’eau potable autour du site industriel chimique de Solvay à Salindres
En cause, les PFAS, ces composés chimiques perfluorés (per et polyfluoroalkylées), connus sous le nom de « polluants éternels ». Des substances capables de persister de manière durable dans l’environnement. Anti-adhésifs et imperméabilisants, ils sont utilisés dans la fabrication de nombreux produits.
« La plateforme chimique de Salindres, sur laquelle se trouve une usine du groupe Solvay, est l’une des cinq usines de production de PFAS en France », détaille Générations futures.
Un « risque potentiel pour la santé publique »
Les analyses ont révélé des niveaux de contamination par les PFAS « exceptionnellement élevés », en particulier pour l’acide trifluoroacétique (TFA) et l’acide triflique. Le TFA se retrouverait dans l’eau potable de deux villes (Boucoiran et Moussac, en bordure du Gard) « à des concentrations 38 et 36 fois plus élevées qu’une norme européenne applicable à tous les perfluorés ». 16 µg/l de TFA ont encore été retrouvés dans la rivière Gard à environ 20 km à vol d’oiseau de Salindres.
Selon l’association, ces contaminations présentent un risque potentiel pour la santé publique. « Les effets à long terme de l’exposition aux PFAS, notamment sur le système immunitaire, la reproduction et le développement, sont profondément préoccupants », révèle Générations futures.
Les maires de Salindres et Rousson réagissent
Dans un communiqué conjoint, les maire de Salindres et de Rousson, réfutent le lien entre une récente étude sur le développement des glioblastomes (cancer cérébral, ndlr) dans les communes gardoises et la situation locale. Les édiles soulignent que « le niveau de fréquence se retrouve identique sur 135 communes du Nord du Gard ».
Et de poursuivre : « la pathologie est plus fréquente chez les personnes de plus de 60 ans, la maladie augmente donc avec l’augmentation de la moyenne d’âge de la population ».
Les maires rappellent que l’eau est prélevée depuis des années à une quinzaine de kilomètres et distribuée à une vingtaine de communes dont Alès. Ils précisent par ailleurs qu’il n’y a « aucun lien scientifique prouvé » entre les PFAS et la fréquence des glioblastomes, selon les experts de Santé publique France.
Un recours de l’association Générations futures est à l’étude pour atteinte aux poissons, pollution aggravée des eaux et risque en matière de santé publique.