Les membres du CSE (Comité social et économique) d’Eminence (confection de sous-vêtements) disent avoir été réunis en assemblée extraordinaire à la demande la direction, le 14 février dernier. « C’est à ce moment-là qu’ils nous ont fait part de leur proposition de passer à une activité partielle de 50% pour les 60 salariés, pour une période de 3 mois », détaille Nans Serrano, délégué syndical CGT Eminence qui ne cache pas son inquiétude. « Pour les salariés, qui sont d’ailleurs rémunérés à 1400 euros net par mois, ils perdraient par conséquent 200 euros à peu près sur leur salaire », éructe-t-il.
Une baisse d’activité de 50%
Les syndicalistes interrogent alors la direction sur les raisons de cette baisse d’activité. “On ne comprend pas. Mais on s’apercoit que les volumes de production sont envoyés à l’étranger”, regrette Nans Serrano qui insiste sur le rayonnement de la société. “C’est 81 ans d’existence, une institution, des savoir-faire précieux en termes de confection, de couture et surtout un taux de réactivité important”, témoigne-t-il.
« Les volumes sont envoyés à l’étranger »
D’autant plus que le syndicaliste affirme que la direction aurait évoqué un enjeu de coût : “ils nous ont dit que c’était moins cher de fabriquer ailleurs, lors de la réunion d’avril dernier”. Nans Serrano pointe une contradiction : « Sauve pèse peu au regard des résultats de l’entreprise. Eminence a dégagé plus de 41 millions d’euros de marge en 2024, contre 38 millions en 2023. La baisse apparente de la marge à Sauve n’a donc pas entamé celle de la société, qui a progressé d’une année à l’autre« .
« Eminence a dégagé plus de 41 millions d’euros de marge en 2024 »
Selon le syndicat, une proposition de “navette” a été formulé par la direction, visant à transporter les salariés de l’atelier de Sauve jusqu’à celui d’Aimargues, qui n’est pas concerné par le basculement en activité partielle. Elle ne convient visiblement pas aux syndicalistes et aux salariés, qui rapportent une impossibilité de s’organiser et des trajets contraignants. Pour ceux qui prendraient leur voiture, cela induirait un “coût important d’essence” selon le syndicaliste. Lequel attend “plus d’accompagnement” de la direction.
La balle est dans le camp de la DREETS
Une demande de la direction doit être transmise à la DREETS (Direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités, ndlr) intégrant un avis du CSE. “Il sera forcément négatif vu toutes les contraintes pour les salariés de cette activité partielle”, insiste Nans Serrano. Ce basculement de contrat devrait, selon les prévisions, débuter le 2 mai prochain. Pourra-t-il être maintenu en cas d’avis négatif de la DREETS ? A suivre.