Le motif de la fronde des salariés d’Eminence : un basculement en temps partiel annoncé par la direction, qui interviendrait dès le mois de mai prochain. A Sauve, village au bord du Vidourle, les salariés de la société ont agité drapeau syndical et mégaphone pour protester contre cette activité partielle annoncée, impliquant 50% d’activité en moins, pour 72% du salaire net pour les 61 collaborateurs, nous confie un salarié.
Une « stratégie purement mercantile »
« Cette entreprise a près de 80 ans, elle produit en majorité des sous-vêtements. Alors qu’on nous parle de réindustrialisation nécessaire du pays, la stratégie d’Eminence est, selon les syndicats, de se tourner vers l’étranger pour fabriquer. C’est une stratégie purement mercantile« , dénonce Olivier Gaillard, maire de Sauve, qui s’est entretenu en marge de la protestation de ce jour, avec les syndicats CGT et FO.
Une « génération de couturiers » menacée ?
L’édile déplore une volonté de « balayer d’un revers de main », une « génération de couturiers« , compétents sur un métier « très spécifique ». Cette réduction du volume horaires est-elle le signe annonciateur d’une fermeture à venir ? Il faut dire que les temps économiques sont durs dans le Gard, après l’annonce de fermeture du verrier Owens Ilinois à Vergèze ou le scandale des eaux en bouteilles qui touche Perrier (Groupe Nestlé Waters). « Si l’on est pessimiste, avec ce chômage partiel, l’inquiétude est de voir la société fermer ses portes un jour, une menace pour des familles et les emplois« , alerte Olivier Gaillard.
Vers une fermeture ?
Ce dernier souligne par ailleurs l’absence d’informations de la part de la direction d’Eminence : « ils travaillent masqués, font des annonces coup par coup, ils n’interpellent pas la commune… Ils auraient au moins pu nous informer de cette restructuration ! ». Les syndicalistes attendent des retours de la direction suite à l’opération de ce mardi matin, avant de prendre des décisions pour la suite des événements.