Son engagement est protéiforme avec un moteur constant : servir le territoire nîmois et son foisonnement de talents.
Kylian Mbappé. Rares sont les villes françaises qui peuvent se targuer d’avoir accueilli la star planétaire du ballon rond. Octobre 2022, à l’invitation du président du club de handball l’Usam, David Tebib, et avec son association ‘Inspired By Kylian’, Mbappé met le feu aux arènes de Nîmes. Du rêve disséminé à environ 4000 enfants nîmois.
Un épisode emblématique qui s’est ficelé en quinze jours, fort d’une connexion de réseaux mis à contribution. « Sans Fayza Lamari (mère de Kylian Mbappé, ndlr), le projet n’aurait jamais vu le jour. Elle a été d’accord spontanément dès que je lui ai proposé, rend hommage David Tebib. Elle-même est issue d’un quartier prioritaire, elle partage le même engagement social que son fils ».
La ville de Nîmes et les élus, « tout le monde a œuvré et y a cru pleinement », se souvient le président de l’USAM. Le point culminant de l’aventure impulsée il y a trois ans à travers son association ‘Tout est toujours possible’. « Une nouvelle histoire s’écrira dans quelques temps avec de nouvelles actions au service de la jeunesse », confie le président de la Ligue Nationale de Handball.
« Les enfants doivent s’accrocher et croire en leurs rêves », conseillait le footballeur à l’attention de la jeunesse, notamment des quartiers prioritaires. Une philosophie largement abondée par David Tebib, issu du quartier prioritaire du Chemin-bas d’Avignon qu’il épouse dans les années 70.
Avec toutes les forces vives du territoire, le chef d’entreprise ambitionne de mettre sur pied une forme de cluster, un organe « vivant et autonome ». Une structure d’accompagnement dédiée à la jeunesse nîmoise. Ceci dans le but de distribuer les clefs de réussite, « quelles que soient les cartes données à la naissance ».
« L’un des enjeux fondamentaux, en plus de l’engagement du tissu associatif qui est formidable, c’est de donner l’envie d’entreprendre, pas qu’un business, mais sa vie », estime David Tebib. Piqûre de rappel salutaire : « on avait dix fois moins d’aides il y a dix ans. Certains outils ne sont peut-être pas suffisamment adaptés, mais de gros dispositifs existent, les jeunes n’ont pas le droit de tomber dans la fatalité ».
La redoutable « tête de l’hydre »
Des voitures cassées, des autoradios arrachés, les malfrats existaient déjà à l’époque, à des années-lumière du « fléau de la drogue » que dénonce aujourd’hui David Tebib. Un coup de projecteur mis sur les vendeurs, plus que les consommateurs, déplore le chef d’entreprise.
« Un travail considérable est mené par l’Etat et les collectivités, ceci dit je suis extrêmement pessimiste quant à l’enrayement de la drogue un jour, confesse-t-il. Vous savez, dès lors que l’on coupe la tête de l’hydre, elle repousse aussitôt. »
Dans le même temps, le président loue la chance « inouïe » donnée aux jeunes d’aujourd’hui. A travers les « nouvelles technologies et les métiers du futur », des opportunités ne manquent pas pour « changer son logiciel de vie ».

« Humanisme, travail et loyauté »
Il précise n’être acquis à aucun parti politique, ni intérêt pécuniaire, lui qui s’est construit une indépendance financière solide. « Je suis acquis à la cause de Nîmes, j’ai envie d’œuvrer pour cette ville que j’aime passionnément », clarifie David Tebib.
Raison qui a motivé sa course au siège de maire lors des élections municipales de 2020. « Je l’ai fait en toute franchise et sincérité, je pensais qu’on pouvait apporter notre pierre à l’édifice, rembobine-t-il. Nous avions fait deux mois de campagne sans étiquette, c’était une très belle aventure humaine ».
Quant à son attachement au maire de Nîmes, Jean-Paul Fournier, David Tebib convoque le passé. « Il ne faut jamais oublier les choses. Le maire était le seul à croire au projet lorsque je reprenais le club en 2e division il y a onze ans. »
Son référentiel de valeurs se nourrit de « l’humanisme, du travail et de la loyauté ». « Ça ne fait pas de moi quelqu’un de droite, ni de gauche », tranche-t-il. Une prochaine candidature en 2026 ? C’est non pour David Tebib qui se trouve autrement plus utile dans la sphère « métapolitique ». Une chose est sûre, l’Usamiste se rangera toujours du côté de « ceux qui agissent ».

« Impose ta chance, serre ton bonheur et va vers ton risque »
L’engagement social du club vient de prendre un nouvel élan. L’USAM est le 1er club sportif de France à devenir une ‘société à mission’. Un nouveau statut juridique qui vient officialiser les actions sociales et environnementales entreprises depuis déjà quelques années par le club.
Trois piliers se distinguent, dont les actions seront évaluées par un cabinet externe tous les trois ans. Au sein des écoles, les joueurs professionnels échangent sur leur expérience qu’ils agrémentent de conseils sur la formation et les valeurs du sport. Egalité des chances, émancipation, autant d’idéaux prônés par le président.
L’aspect environnemental n’est pas en reste. La ‘Green planet’ voit les joueurs, les licenciés, le staff et la population courir dans Nîmes tout en ramassant les déchets pour les trier. 600 participants étaient présents lors de la dernière édition. Quant au plastique, il est déclaré persona non grata à l’USAM.
« Le tournoi ‘Green city hand’ me tient beaucoup à cœur également », poursuit David Tebib. Une cinquantaine d’associations s’engage auprès de 1000 enfants lors d’un tournoi de handball. « Les mamans viennent même y assister dans les tribunes », se réjouit David Tebib qui remercie les acteurs privés et publiques, artisans du succès de cet évènement. Le tournoi hors des murs de la cité se révèle être un formidable outil de cohésion sociale.
« Impose ta chance, serre ton bonheur et va vers ton risque », le mantra du président résonnera à travers ses futurs projets qui fourmillent déjà.
Linda Mansouri