Le tribunal correctionnel de Paris a reconnu coupable Marine Le Pen et huit eurodéputés de détournement de fonds publics, ce lundi 31 mars, dans l’affaire des assistants parlementaires du Front national (ex-Rassemblement national).
Exécution immédiate
Il a condamné Marine Le Pen, triple candidate à la présidentielle, à quatre ans de prison, dont deux ferme, à une amende de 100 000 euros et cinq ans d’inéligibilité avec exécution immédiate. Marine Le Pen, qui a quitté bruyamment le tribunal, s’exprimera ce lundi soir dans le JT de TF1. Les douze assistants parlementaires poursuivis ont quant à eux été déclarés coupables de recel. Le parti, considéré comme personne morale, est par ailleurs condamné à 2 millions d’euros d’amende, dont 1 million ferme.
Réactions des politiques gardois :
Yoann Gillet, député RN du Gard, président du groupe RN au conseil régional : « L’ « affaire des assistants parlementaires » initiée il y a 10 ans par deux socialistes (Martin Schulz et Christiane Taubira) repose sur un désaccord administratif sur le rôle des collaborateurs parlementaires. Il n’y a, encore une fois, ni enrichissement personnel, ni corruption, ni pour Marine Le Pen, ni pour aucun prévenu. En condamnant Marine Le Pen à une peine d’inéligibilité assortie d’une exécution provisoire, c’est la démocratie française qui est exécutée. L’objectif est clair : empêcher la favorite de la prochaine présidentielle (37% d’intentions de vote au premier tour d’après le dernier Ifop) de se présenter à l’élection. Après le gouvernement des juges, nous avons affaire à la dictature des juges. Avec cette condamnation, le tribunal empêche en effet celle qui est donnée vainqueur de la prochaine élection présidentielle de se présenter à cette même élection. L’exécution provisoire prononcée est par ailleurs motivée par le simple fait que la Défense se soit… défendue. C’est une violation manifeste de l’État de droit. En l’état, la France ne peut plus donner la moindre leçon de démocratie à aucun pays du monde. Ce qui ne nous tue pas, nous rend plus forts. Notre combat démocratique continue aux côtés de Marine Le Pen ».
Vincent Bouget, élu PCF de la ville de Nîmes et vice-président du conseil départemental : « La justice a dit le droit. Un certain nombre de dirigeants du RN sont condamnés. Personne n’est au-dessus des lois et la démocratie est un système plus riche que le seul suffrage universel. Elle implique notamment l’Etat de droit et la séparation des pouvoirs. Au-delà de cette condamnation d’un certain nombre de cadres du RN, il nous revient de battre politiquement l’extrême-droite. Elle peut paradoxalement sortir renforcée en cherchant à se victimiser pour alimenter le contexte populiste et démagogique dont elle se nourrit. Les réactions à cette condamnation de la part des leaders populistes d’extrême-droite, en France comme à l’étranger, partisans des régimes autoritaires, nous montrent les périls. Face à eux, dans l’unité la plus large, proposons un modèle de société promouvant les droits et les libertés individuelles et collectives, la justice sociale, la transition environnementale ».
Laurent Burgoa, sénateur LR du Gard : « Comme pour toutes décisions judiciaires, je ne la commenterai pas car je souhaite respecter la séparation constitutionnelle entre l’exécutif, le législatif et le judiciaire. je ne commente aucune décision judiciaire et j’attends que les juges ne commentent pas des initiatives parlementaires »
Pierre Jaumain, premier fédéral PS Gard : « Cette condamnation confirme que personne n’est au-dessus des lois et qu’aucune pression ne peut entacher le cours de la justice. L’inéligibilité de Marine Le Pen n’amoindrit en rien l’acuité et l’urgence de combattre les idées et les projets du Rassemblement National. Je note avec inquiétude et circonspection que le pouvoir russe est parmi les premiers à s’indigner de cette décision de justice. Cela en dit long sur la place que pourrait prendre le Rassemblement National dans l’affaiblissement de la défense de notre modèle républicain, humaniste et européen si la vigilance citoyenne marque le pas. Restons vigilants et responsables dans la construction d’une grande et belle alternative aux idées de replis »
Nicolas Pellegrini, co-secrétaire du Parti de Gauche du Gard (membre de LFI) : « Les rois du « tous pourri sauf nous » démontrent encore une fois qu’ils représentent le parti le plus condamné de France. Cependant, quel que soit le visage que portera l’extrême droite, c’est dans les urnes qu’ils seront définitivement vaincus. Nous l’avons déjà fait et le feront encore. »
D’autres réactions à suivre.