La marque française revendique fièrement de tisser le « denim » le plus durable et authentique au monde.
Il nous reçoit dans son atelier niché dans les hauteurs de Nîmes, quartier Montaury. Dans l’ilot central trônent deux métiers à tisser dans lesquels le fil entame un ballet millimétré. Au milieu de dizaines de pelotes couleur bleu indigo, Guillaume Sagot nous retrace son épopée.
Le co-fondateur, aux côtés d’Anthony Dubos et de Clément Payen, préserve ici un savoir-faire local et ancestral. C’est en 1557 que le denim, la célèbre toile utilisée pour fabriquer nos jeans, est découverte à Nîmes. Les entrepreneurs redonnent ses lettres de noblesse au sergé de coton qui avait déserté le département depuis 200 ans.
Fin 2020, la première toile est tissée en interne au sein des Ateliers de Nîmes. Les débuts de l’affaire entrepreneuriale sont semés d’embuches, à l’image de cette machine à tisser achetée d’occasion qui réservera son lot d’infortunes. En 2023, l’équipe savoure son labeur, 300.000 euros de chiffre d’affaires et quatre salariés font l’aventure. A terme, ce sont huit métiers à tisser qui formeront le cœur battant de l’atelier.
Pour répondre à la demande croissante, Guillaume Sagot projette une levée de fonds d’ici quelques mois. Objectif : 1,5 million d’euros de chiffre d’affaires d’ici 2026. « Jai toujours été passionné par le jean, je trouve que c’est un vêtement simple à porter, solide et intemporel », nous confie le chef d’entreprise. Ce dernier nest pas peu fier de préciser être à la tête de « la seule marque de jeans au monde à tisser sa toile en interne ».
La Samaritaine ou Le Printemps
Il s’offusque volontiers de la réputation construite autour du jean comme étant le textile le plus polluant au monde. « Le but du vrai jean est justement de le faire durer dans le temps, plus il vieillit, plus il se patine et plus on a envie de le garder », démontre-t-il avec vigueur.
La distribution est multicanal, 75% des ventes sont réalisées au sein de la boutique nîmoise située 2 Rue Auguste Pellet. La Samaritaine à Paris, Le Printemps… une dizaine de points de distribution reflète un positionnement haut de gamme, à la pointe de la qualité.
Les jeans se retrouvent alors en rayon à côté de la doudoune Moncler ou des chaussures Paraboot. Guillaume Sagot a par ailleurs déjà été contacté par des maisons iconiques de haute couture pour de potentielles collaborations.
20.000 litres d’eau économisés
Lorsqu’il se rend compte que l’encollage des fils, permettant de rigidifier les fils afin de faciliter le tissage, est un désastre écologique, Guillaume Sagot révolutionne son métier. Au diable les solvants et autres produits plastiques.
Décision est prise de doubler les fils pour obtenir ce que l’on appelle un fil retors. Ce sont ainsi 20.000 litres d’eau économisés sur chaque tissage permettant de produire 1000 mètres de toile.
Quant au coton utilisé, nul autre que du coton bio organique importé de Turquie. « Entre le coton et le produit fini, il y a environ 5000 km de trajet », raisonnable lorsque l’on considère les 65.000 km parcourus en moyenne par d’autres jeans dans le monde.
Comptez entre 150 et 200 euros pour un jean, parmi quatre coupes homme et autant de coupes femme. Deux modèles de vestes sont à venir. Une tarification largement justifiée par le produit de qualité, le coût des matières premières et les charges de fonctionnement des Ateliers de Nîmes.
Dernièrement, ce savoir-faire interne a permis aux Ateliers de Nîmes d’intégrer l’accélérateur ‘Savoir-faire d’exception’ portés par la BPI et l’Institut national des métiers d’arts. Une formation de deux ans qui propulsera nul doute la marque dans le futur.
Tous les produits sont disponibles à la vente en cliquant ici.