Le Conseil départemental du Gard dépasse le champ de ses compétences et n’entend pas rester les bras ballants en matière de santé.
189 délibérations ce jour en séance permanente du Conseil départemental du Gard. Une séance avec en toile de fond le marasme budgétaire infusé par le gouvernement et ses 60 milliards d’euros d’économies annoncées en 2025, 40 milliards de réduction des dépenses publiques, 20 milliards de hausse des recettes. « La situation financière nous préoccupe énormément », s’inquiète Françoise Laurent-Perrigot, présidente du Département. L’ancienne sénatrice dresse un sombre tableau : « nous n’avons pas de levier fiscal, l’Etat nous impose des mesures sans compensation financière alors même que les recettes prévues ne rentrent pas ». Une austérité qui aura des répercussions sur les orientations du budget 2025 du Département.
81 médecins pour 100 000 habitants
Le secteur de la santé, déjà au bord du gouffre, sera-t-il sacrifié sur l’autel de la dette abyssale de la France, à hauteur de 3200 milliards d’euros ? Avec 81 médecins pour 100 000 habitants, le Gard est le département de (l’ex) Languedoc-Roussillon, après la Lozère, qui a la plus faible densité médicale. Les communes rivalisent de créativité pour attirer les médecins (notre article ici). Seulement, n’applique-t-on pas un pansement sur une plaie béante ?
La moitié des médecins ont plus de 60 ans
Quand on compte 107 médecins à Nîmes, il n’y en a que 22 dans le deuxième canton alésien. Et la situation perdure : entre 2020 et 2023, le Gard a vu sa population augmenter de 12 000 habitants alors que le département perdait 51 médecins. À ce jour, 48 % des médecins en activité dans le Gard ont plus de 60 ans.
Les médecins avant le soleil et l’emploi ?
« L’enjeux de santé sera probablement l’un des enjeux d’attractivité les plus importants pour notre territoire, plus que d’avoir du soleil et des emplois », alerte Eddy Valadier, maire de Saint-Gilles et conseiller départemental. Plus encore, la problématique qui touchait la ruralité il y a 15 ans, se propage à l’urbain et au péri-urbain. Personne n’est épargné par la longue errance avant de pouvoir siéger en salle d’attente. A titre d’exemple, un seul médecin à l’aube de la retraite est en activité dans la commune de Pont-Saint-Esprit et ses 10 000 habitants…
Un plan d’actions Santé 2024 -2027
Face à ce constat, les élus du Département ont décidé d’agir. Le plan santé 2024-2027, voté ce jour, repose sur 3 leviers d’action principaux : le suivi de la démographie médicale qui permettra de soutenir les projets médicaux dans les zones les plus fragiles, l’accueil de nouveaux médecins et enfin le déploiement éthique et sécurisé de la e-santé. Cette stratégie départementale vient compléter les missions et actions du Conseil départemental dans le domaine de la Prévention.
Santé, le Département à la rescousse de l’Etat
Une nécessité d’autant plus urgente que lorsque les patients consultent tardivement, les parcours de soin deviennent « plus coûteux et plus douloureux » , souligne Robert Crauste, maire du Grau-du-Roi et médecin, ajoutant que : « 6 Français sur 10 ont déjà renoncé à un acte de soin, notamment en raison du délai ». Reste que pour le conseiller départemental Christian Bastid, « sans moyen financier, on n’y arrivera pas », rappelant que la santé reste une compétence régalienne.
Vigie départementale de l’offre de santé
Ces trois axes se déclinent en objectifs stratégiques précis comme créer une « Vigie départementale de l’offre de santé dans le Gard ». Cette cellule de suivi et de vigilance réunit le Conseil départemental, la Direction départementale de l’Agence régionale de santé, la Caisse primaire d’assurance maladie, en lien avec les Contrats locaux de santé et les Communautés professionnelles territoriales de santé – CPTS. Deuxième axe : financer un équipement en mallette de téléconsultation assistée dans le cadre d’un projet de territoire porté par une CPTS. Enfin, il s’agira de continuer de participer au financement des maisons « Ma Santé, Ma Région », déjà effectif à travers les contrats territoriaux qui l’ont choisi. Pour attirer des médecins, le Conseil départemental mise également sur une aide financière graduée selon l’année d’étude durant l’internat de médecine et des indemnités d’hébergement et de transport.
DÉCOUVREZ LA NOUVELLE MÉTÉO SUR INFOCCITANIE !
Consultez la météo de votre commune en Occitanie ICI. Cliquez sur chaque département pour zoomer ou recherchez votre ville avec la barre de recherche.
Ne ratez rien de l’actualité et de la météo en Occitanie avec notre application mobile InfOccitanie disponible sur iOS on ou Android ! Vous n’avez pas encore l’appli ? Téléchargement GRATUIT ICI !
Suivez-nous sur les réseaux sociaux ! Notre page Facebook ICI, sur Instagram ICI, sur TikTok ICI ou encore sur X ICI.
Comment se prépare l’hiver sur le réseau Vinci Autoroutes ? Découvrez notre reportage vidéo