Décès de Brigitte Bardot : « l’icône des icônes, d’une sincérité magnifique », témoigne Rémi Gaillard

L’icône française qui a consacré sa vie aux animaux est décédée ce dimanche 28 décembre à l’âge de 91 ans.
© Brigitte Bardot et Rémi Gaillard .

En 2018, alors qu’elle s’était retirée de la scène médiatique depuis plusieurs années, Brigitte Bardot accepte une prise de parole rare. À l’origine : une enquête sur l’abattoir d’Alès menée par l’association ANYMAL, fondée par Rémi Gaillard. Une rencontre, puis une campagne, qui marqueront l’une de ses dernières apparitions télévisées et rappelleront la force intacte de son engagement pour la cause animale. Rémi Gaillard revient ici, en témoin direct, sur cette relation singulière.

Vous avez rencontré Brigitte Bardot ?

En 2018, après une enquête menée avec mon association ANYMAL sur l’abattoir d’Alès, je lui ai proposé de présenter les images. Je ne m’attendais pas à ce qu’elle accepte. Elle a dit oui immédiatement, et m’a invité chez elle. À l’époque, elle n’était plus apparue à la télévision depuis plusieurs années.

Quel souvenir gardez-vous de cette première rencontre ?

Un moment unique. Ce qui m’a marqué, ce n’était pas l’icône, mais la détermination. Elle était directe, entière, libre. Elle ne jouait aucun rôle. Tout l’inverse de ce que l’on voit souvent en politique. D’une sincérité magnifique.

Il y a une anecdote ?

Oui. Je n’ai d’abord pas pu entrer dans sa maison, parce qu’un cheval bloquait l’entrée. C’était presque une mise en situation immédiate : tout, chez elle, était organisé autour des animaux. Sans compromis. Cette campagne a eu un impact considérable. Dès le lendemain, les images ont été diffusées sur toutes les chaînes et dans l’ensemble des JT. Sa voix portait encore. J’ai appris ensuite qu’elle avait mené une campagne comparable en 1962. Une pionnière.

Pensez-vous savoir pourquoi elle a accepté de s’engager à vos côtés ?

Elle avait vu l’action que j’avais mené pour les animaux abandonnés, quand je m’étais enfermé plusieurs jours dans une cage de la SPA. Elle m’a dit que si elle avait eu vingt ans de moins, elle se serait enfermée avec moi.

Vous l’avez revue par la suite ?

Oui, elle m’a invité un an plus tard. Rien n’avait changé. Même simplicité. J’ai promené ses chiens sur la plage, elle m’a raconté quelques anecdotes, sans nostalgie ni mise en scène.

Peut-être une autre anecdote ?

Oui, elle m’a proposé de devenir le porte-parole de sa fondation. J’ai décliné. Je lui ai dit qu’elle était la reine, et moi un troubadour. Elle a souri.

En 2020, vous lui avez même fait une proposition symbolique…

Oui, je lui ai proposé, sur le ton du clin d’œil, de rejoindre ma liste pour les municipales de Montpellier. Elle n’a pas refusé, mais ce n’était évidemment pas simple ni réellement l’enjeu.

Brigitte Bardot a aussi été au cœur de polémiques liées à certaines déclarations politiques. Comment les regardez-vous ?

Pour l’avoir rencontré et pour avoir échangé avec elle, je peux dire une chose : ce qui comptait, c’étaient les animaux. C’était sa seule priorité, sa seule condition. Le reste lui importait peu.

Cela permet-il de recontextualiser certaines de ses prises de position ?

Elle n’avait qu’une boussole : la cause animale. Elle n’a jamais cherché à construire un discours politique global. Elle avançait avec une obsession, pas une stratégie. C’est une forme d’engagement que je respecte profondément.

Si vous deviez résumer Brigitte Bardot aujourd’hui ?

L’icône des icônes. Pas parce qu’elle a brillé, mais parce qu’elle a tenu une vie. Elle a choisi un combat bien avant que ce soit populaire ou confortable, et elle n’a jamais rien lâché.

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