InfOccitanie : Le projet de ligne à très haute tension de 400 000 volts porté par RTE, reliant Jonquières Saint-Vincent (30) à Fos-sur-Mer (13), nourrit les tensions. Où en sont les discussions ?
Juan Martinez : Une réunion de concertation s’est tenue le 2 juin dernier à Arles. Dernièrement, un professeur de CentraleSupélec a présenté des altératives sérieuses, autres que le tracé de RTE, visant à apporter de l’énergie au site industrialo-portuaire de Fos-sur-Mer. Parmi les propositions issues de cette contre-expertise, il est question d’utiliser des lignes existantes comme celle de Tavel jusqu’à Fos, évitant ainsi de défigurer notre territoire ! On peut également imaginer des solutions « enterrées » afin de sécuriser l’apport électrique, choisies par de nombreux pays dans le monde, au regard du changement climatique et des aléas tels que le vent, les inondations, etc.
InfOccitanie : Pensez-vous que cette contre-expertise pèsera dans les négociations ?
Juan Martinez : Je peux vous dire qu’elle a retenu l’attention. Elle a eu le mérite, selon moi, d’ouvrir l’esprit des préfets des Bouches-du-Rhône et du Gard qui ne peuvent pas ignorer cette analyse. Le 13 juillet prochain, le préfet des Bouches-du-Rhône prendra sa décision. Soit on reste sur le tracé initial de RTE, soit un autre schéma est travaillé. Si la première option est retenue, il y aura forcément du barouf… Cette ligne ne se fera pas dans les délais prévus et la collectivité ne manquera pas d’attaquer administrativement.
InfOccitanie : La mise en place d’un guichet unique France Rénov’ est prévue très prochainement en Terre d’Argence. Quelles en seront les modalités ?
Juan Martinez : C’est prévu en septembre prochain, au sein du siège de la CCBTA. Nous avons proposé à l’Etat de devenir un guichet unique, puisque l’OPAH fonctionne bien dans nos centres vieillissants. L’idée était ici de s’exempter des périmètres, en centre ou dans un lotissement en périphérie, tout logement a droit à un accompagnement en matière de rénovation. Le guichet aura pour but de communiquer des informations, de conseiller, d’aider à la mise en place d’un dossier de subvention. Il y aura aussi une ligne téléphonique pour les prises de rendez-vous. Un exemple concret : en lien avec l‘Anah, dans le cadre de l’opération de l’habitat, un couple aux revenus modestes a eu droit à 80% de subventions dédiées à la rénovation, lors de l’achat d’une maison dégradée à Beaucaire.
InfOccitanie : Tourisme, quelles sont les nouveautés pour cet été ?
Juan Martinez : La principale est la refonte du site internet de l’OT Terre d’Argence (cliquez ici). En parallèle, nous avons crée une plateforme de réservation permettant de réserver une multitude d’activités auprès des professionnels partenaires, en quelques clics. Jusqu’à présent, les visiteurs réservaient sur des sites éparpillés, la plateforme permet de réunir tous ce que le territoire a de meilleur à offrir : activités, hôtel, restauration… Les « apéros-Panorama » à l’Abbaye de Saint Roman fonctionnent aussi très bien. Une nouveauté est à noter : « Les « Epicurieux » le 15 juillet prochain à la Forteresse de Beaucaire. Une soirée où l’on peut boire, manger, écouter de la musique, s’adonner à des activités… (plus d’informations ici).
InfOccitanie : Vous dites du port à Fourques qu’il est « le plus grand projet jamais porté par la CCBTA ». Où en est le calendrier ?
Juan Martinez : Nous avons transmis tous les éléments administratifs, nous attendons la DUP, déclaration d’utilité publique, de la part de l’Etat et par la suite, l’enquête publique. C’est un beau projet d’aménagement, à l’entrée du Petit Rhône, une porte d’entrée de la région Occitanie. Ce port, soutenu par la CNR, valorisera notre patrimoine environnemental, touristique et économique. C’est un projet durable, respectueux de l’environnement pour un coût d’environ 11 millions d’euros, dont 1 million déjà dépensé dans les études. Je rappelle que la CCBTA le porte en régie, il ne s’agit pas d’un projet industriel confié à opérateur…
InfOccitanie : Contrat local d’aménagement, où en est le centre des Congrès à Beaucaire ?
Juan Martinez : Je rappelle que dans le cadre de ce contrat, la CCBTA finance, mais ce sont les communes qui choisissent la nature du projet. Le contrat local 2bis porte sur la période 2020 à 2026. Concernant le Centre des congrès de Beaucaire, le permis est à l’instruction. J’espère qu’on lancera le projet avant la fin du mandat. C’est un projet à 8 millions d’euros HT intéressant, bien situé le long du Canal du Rhône à Sète, une grande salle de spectacle qui permettra notamment aux associations de faire des activités, dans une ville de 15 000 habitants…
InfOccitanie : Un pôle médial devrait voir le jour à Jonquières-Saint-Vincent, quand sera-t-il effectif ?
Juan Martinez : Il s’agit en effet d’un bâtiment de 130 m2 situé derrière la pharmacie, comprenant deux cabinets et une salle d’attente. Nous travaillons en lien avec la Région Occitanie et son dispositif Ma santé ma Région, permettant le recrutement de médecins. Nous finançons de notre côté les études des futurs médecins s’engageant à s’installer sur notre territoire. Deux médecins sous convention devraient arriver. Les travaux seront terminés d’ici fin 2025, le coût du projet – achat du terrain et construction – est de 550 000 euros.
InfOccitanie : La CCBTA cultive une volonté forte autour de la pratique du vélo. Deux voies vertes ont été créés, quelques mots sur la troisième ?
Juan Martinez : Nous avons une politique volontariste en matière de vélo, en témoigne la labélisation vélo avec nos partenaires, prise en charge par nos soins pour deux ans. Concernant les voies vertes, la plus longue de 16km est la troisième qui reliera Bellegarde jusqu’à quasiment Vauvert, en passant par le port de Saint-Gilles. Le projet prend des longueurs en raison, notamment, des 1,2km de berge à sécuriser, en lien avec VNF. Cette voie verte nécessite une enveloppe de 5 millions d’euros, financée pour moitié par le Département. Par ailleurs, nous avons recruté une chargée de mission subventionnée par l’Ademe à hauteur de 50%, dédiée uniquement au vélo. Après notre plan vélo intercommunal, l’objectif est de nous impliquer davantage dans le vélo au quotidien, en aménageant des équipements dans les communes, les aires de covoiturage ou aux abords de nos ports. Nous allons par exemple installer des bornes autonomes de réparation pour vélos.