La Mission Patrimoine pour la sauvegarde du patrimoine en péril, portée par Stéphane Bern, vient de dévoiler les cinq sites départementaux de la région Occitanie-Méditerranée sélectionnés en 2024.
Le Moulin de la Jalousie dans l’Aude a été sélectionné parmi 100 projets au total en France métropolitaine et collectivités d’outre-mer. Le montant de la dotation de chaque site sera annoncé en fin d’année. Restez connectés sur InfOccitanie pour un zoom par jour à venir sur chaque établissement. Déployée par la Fondation du patrimoine, la Mission Patrimoine est soutenue par le ministère de la Culture et La Française des Jeux (FDJ). Les établissement bénéficieront du soutien financier de la 7e édition de l’offre de jeux Mission Patrimoine.
Près de 280M€ pour restaurer des sites
Le « Loto du patrimoine », permet de reverser le produit à la Fondation du patrimoine. Plus de 6 300 sites en péril ont ainsi été signalés sur la plateforme participative www.missionbern.fr. Depuis la première édition de la Mission Patrimoine, ce sont près de 280M€ qui ont permis d’aider les travaux de restauration de l’ensemble des sites retenus. Quatre critères principaux ont été retenus : l’intérêt patrimonial et culturel ; l’état de péril ; la maturité du projet et enfin son impact sur le territoire et le projet de valorisation.
Pourquoi ce nom ?
Situé sur la Vixiège, en aval du village de Belpech, à 60 km sud est de Toulouse, le moulin de la Jalousie date du XVIIIe siècle, en témoigne la plaque de fondation indiquant septembre 1795. II porte un nom étrange qui n’est pas usurpé puisque les archives nous parlent abondamment de son fondateur, Raymond Fenasse, ancien meunier du moulin seigneurial sur I’Hers, qui, voulant appliquer les préceptes de l’abolition des privilèges, décida de construire son propre moulin comme le lui autorisait la loi du 4 août 1789. C’était mal connaître les habitants du lieu qui, poussés par le curé jureur Fontès, nouveau président du bureau constitutionnel, le jalousèrent tellement qu’il tint à mettre ce sentiment d’opposition dans la plaque de baptême de son moulin.
Datant de 1795
La bâtisse du moulin date de 1795 pour l’entrée principale avec accès à la petite minoterie où deux meules à grains sont existantes, il est construit sur deux étages avec l’ancienne réserve à grains. Une extension du bâtiment a eu lieu en 1846 avec la construction du canal de force de 205 mètres creusé dans la roche ainsi qu’un seuil sur la rivière Vixiège déviant le cours d’eau pour apporter l’eau au canal de force et rejeter l’eau dans le canal de fuite en terre. Les dépendances attenantes au moulin abritent l’ancienne usine scierie avec la raboteuse, les tours à bois, l’affuteuse de lames, une ancienne forge ainsi que des machines à usiner l’acier.
Quel est le projet de valorisation ?
Le moulin héberge l’activité de l’association « Moulin des bois ovales » qui a pour vocation la sauvegarde de ce patrimoine ancestral, avec l’organisation de visite du site-musée ainsi que l’aménagement d’une galerie d’art. Le but est également de sensibiliser les visiteurs à l’activité éco-responsable du lieu (scierie et moulin qui fonctionnaient à la force de l’eau depuis 1795). Il accueillera également des évènements sociaux-éducatifs et culturels, un tiers-lieu, un atelier de réinsertion autour du travail du bois (sur les machineries du XVIIIème siècle) Il s’agit de redonner vie à ce lieu chargé d’histoire.
Quel est l’état de péril ?
Les trois toitures des bâtiments sont dans un état de délabrement très avancé avec un risque important d’écroulement. Les murs de soutien du moulin (partie scierie) vont tomber (coté rivière) car il n’y a pas de fondation sur cette partie du bâtiment. Les poutres principales sont pourries, les piliers et murs de l’ancienne minoterie attenants à la scierie sont détachés du bâtiment (forte érosion). Les poutres en bois sous le plancher de la scierie (situé sous le canal) sont affaissées ainsi que les poutres porteuses. La turbine de 1910 couplée au rouet horizontal pour scier les arbres est entièrement rouillée avec le coffre en acier percé (hors service depuis 6 mois). Le rouet pour la mouture farine de maïs ne fonctionne plus (axe cassé). Enfin, le plancher de la salle des meules à grains s’affaisse ainsi que les poutres porteuses sous le canal.
Quels sont les travaux à réaliser ?
La tranche 1 correspond à la restauration des toitures (scierie et raboteuse), reconstruction des charpentes, restauration des trois vannes et du système d’articulation en bois et rénovation de la turbine de 1910 du moulin. La tranche 2 relève des travaux d’aménagement pour la future boutique, l’accueil du public et la galerie d’art (hors Mission). Enfin, la tranche 3 portera sur les travaux optionnels sur le toit terrasse (hors Mission). Le Démarrage des travaux est prévu au printemps 2025. Pour en savoir plus : cliquez ici.