La Fontaine de Fontestorbes, située à Bélesta, ne cesse de fasciner et d’intriguer les dizaines de visiteurs qui viennent l’observer.  La raison ? Pendant les périodes d’eaux basses, elle ne coule que par intermittence : l’eau s’écoule durant une trentaine de minutes à un débit régulier avant de s’arrêter progressivement pendant une trentaine de minutes, et ainsi de suite…

Mais alors comment l’expliquer ? Durant des années ce phénomène a suscité le questionnement des nombreux touristes, locaux et scientifiques, et, est même à l’origine d’une légende locale.

Des fées laveuses de linges ?

La légende la plus connue raconte que des petites fées, au nom « d’Incantados », avaient pour habitude de laver leur linge dans la source de la grotte, à l’aide de battoirs en or. Non loin de la grotte, vivait à la métairie « Pierrets » une jeune fille nommée Angèle, fraîchement mariée. Un beau jour, lorsqu’elle était enceinte, l’une des fées lui demanda de venir accoucher dans la grotte, afin que la communauté des fées lui vienne en aide. Une fois qu’Angèle accepta l’offre de la fée, celle-ci lui offrit une baguette magique qui pourrait exaucer les vœux de l’utilisateur. Alors, durant toute sa vie, Angèle utilisa la baguette avec beaucoup de précaution, apportant le bonheur aux « Pierrets ». Lorsque la mort d’Angèle se rapprocha, elle voulut confier sa baguette à ses enfants en leur interdisant de la casser pour la partager. Malheureusement, les enfants, tous désireux d’un bout de baguette, n’écoutèrent pas les conseils de leur défunte mère et brisèrent la baguette. Instantanément, celle-ci perdit tous ses pouvoirs. Aujourd’hui, la grotte des supposées fées est obstruée.

Des recherches menées 

Au-delà des légendes, le phénomène de la grotte de Fontestorbes a fait l’objet de plusieurs recherches scientifiques, notamment dans les années 1970 par le CNRS (Centre national de la recherche scientifique) de Moulis et l’ingénieur Alain Mangin. Pour comprendre les résultats de ces recherches, il faut d’abord comprendre le mécanisme complexe de la source :

Le processus se déroule à travers un réservoir amont qui reçoit l’alimentation en eau du bassin versant. Un conduit de vidange, positionné plus bas, permet à l’eau de s’écouler depuis le réservoir vers l’exutoire de la source. De plus, un second conduit, désigné comme conduit de prise d’air, est situé au-dessus et contient de l’air.

Ainsi, les recherches d’Alain Mangin ont démontré qu’en cas de débit d’eau suffisant, le niveau d’eau dans le réservoir amont maintient le conduit de prise d’air fermé, ce qui garantit un écoulement ininterrompu. Cependant, durant les périodes de basses eaux, lorsque le débit moyen journalier chute en dessous de 1,04 m3/s, l’extrémité du conduit de prise d’air émerge de l’eau, aspirant de l’air et créant une perte de charge dans le conduit de vidange. Ce phénomène entraîne une interruption quasi totale de l’écoulement. C’est le commencement d’une phase d’intermittence.

Le phénomène est principalement observable entre juillet et novembre mais peut tout de même s’apercevoir vers la fin de la saison hivernale.