Le réseau Pesticide Action Network a révélé des niveaux élevés d’acide trifluoroacétique (TFA) retrouvés dans plusieurs eaux minérales.
Après le scandale du TFA qui se retrouverait dans l’eau de rivière du département gardois (notre article ici), la problématique migre jusque dans les bouteilles d’eau bues quotidiennement par des millions de Français. La marque Villiers est l’eau en bouteilles qui concentre le plus de TFA, avec une concentration 34 fois plus importante que la limite réglementaire, révèle Pesticide Action network.
19 échantillons d’eaux minérales
Cette substance TFA est issue de la dégradation du pesticide flufénacet. Le TFA (acide trifluoroacétique) est une molécule de la famille des PFAS (substances per- et polyfluoroalkylées). Celui-ci a été reconnu comme un perturbateur endocrinien par l’Autorité européenne de sécurité des aliments. Les résultats sont accablants : sur dix-neuf échantillons d’eaux minérales prélevés dans sept pays européens, dix présentent des traces de TFA, selon les résultats d’analyse publiés, mardi 3 décembre, par le réseau Pesticide Action Network Europe, et révélés par le quotidien Le Monde.
Villiers et Vittel
Pour sept échantillons, des niveaux dépassant le seuil réglementaire ont été détectés. Celui-ci est fixé à 0,1 microgramme par litre (µg/l) pour l’eau potable. Ainsi, l’eau minérale Villiers est l’eau en bouteille qui concentre le plus d’eau de TFA : 34 fois plus que la limite réglementaire. En outre, l’une des eaux minérales les plus consommées en France, Vittel, se situe, elle, quatre fois au-dessus du seuil, avec 0,4 µg/l.
Nestlé Waters réagit
Contacté par Le Monde, Nestlé Waters indique que « Vittel peut être bue et a toujours pu être bue en toute sécurité ». Le groupe affirme que la limite de 0,1 µg/l ne concerne pas le TFA, au motif qu’il ne ferait « pas partie des métabolites pertinents de pesticides » auquel s’applique ce seuil. Bémol, « le TFA est considéré comme un métabolite pertinent » en raison de sa « toxicité préoccupante » pour le développement, selon la Commission européenne qui a reconnu en septembre le pesticide flufénacet comme perturbateur endocrinien. Etude disponible en cliquant ici.