120 euros par mois pour un logement de 120m². C’est ce loyer défiant toute concurrence dont ont profité l’ancienne maire de la commune de Thuy et son mari, qui occupait le logement depuis 1978 et qui est aujourd’hui décédé, rapporte La Dépêche. Le loyer initial était de 45 euros par mois.
L’ancienne maire de la commune des Hautes-Pyrénées s’est installée en 1980 dans ce logement avec son futur époux. Pour justifier ce premier loyer dérisoire, l’accusée explique qu’initialement « il n’y avait pas de chauffage et les sanitaires étaient à l’extérieur ». Toutefois, cette dernière est devenue maire du hameau quelques années plus tard et le sujet de ce logement a ressurgi.
Des votes avantageux
Tout d’abord des travaux de réhabilitation du logement ont été votés en conseil municipal. « Vote auquel vous et votre mari avez participé alors que cela n’est pas admis dès lors qu’il s’agissait de décisions vous concernant personnellement », atteste la juge. Ensuite, dans les années 1990, une procédure a été engagée afin de stopper la location du bien. Cependant, elle a été annulée, et une fois encore, l’ancienne maire participait à la délibération. En 2007, l’habitation a été conventionnée logement social avec un loyer fixé à 120 euros. Logement social dont a pu bénéficier l’ex élue sans avoir à justifier ses revenus.
Une plainte déposée
Le mandat de l’intéressée prend fin en 2020. La nouvelle maire de la commune a déposé plainte contre sa prédécesseure et a fait réévaluer le loyer du bien, toujours occupé par l’accusée, à 600 euros par mois, selon les services du Domaine. La tribunal a condamné l’ancienne élue de Thuy à une peine de 5 ans d’inéligibilité, ainsi que 5000 euros d’amende, pour prise illégale d’intérêts.