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Occitanie : Jalil Benabdillah, « l’installation de Skeleton Technologies représente 300 emplois »

© Rencontre avec Jalil Benabdillah, vice-président de la Région Occitanie, en charge de l’Emploi, de l’Economie de l’Innovation et de la Réindustrialisation. Crédit photo : Linda Mansouri .

Rencontre avec Jalil Benabdillah, vice-président de la Région Occitanie, en charge de l’Emploi, de l’Economie de l’Innovation et de la Réindustrialisation.

InfOccitanie : vous êtes en tournée dans les 13 départements à l’occasion de ‘Passez en Mode Dév Eco’. Pourquoi ce marathon ?

Jalil Benabdillah : Il s’agit d’aider nos économies à devenir plus résilientes, agiles et souveraines. Je présente en quinze minutes l’actualité politique économique régionale, puis plus d’une heure et demie est dédiée à la présentation de nos dispositifs par nos services techniques, à l’intervention d’une représentant de l’Ordre des experts comptables avant de laisser place aux questions et témoignages d’entreprises. Nous avons identifié trois piliers : l’urgence climatique et environnementale, les leviers technologique et digital et enfin le social et le sociétal. Toutes les entreprises doivent s’engager vers des modèles plus vertueux pour relever le défi de la transformation écologique des filières et de la décarbonation de l’économie. Nous avons une approche renforcée de nos interventions en matière d’impact écologique, notamment avec notre nouveau ‘Parcours pour la transformation’. L’idée est d’aller vers l’industrie du futur, comme outil de compétitivité. Nous abordons la cybersécurité, l’intégration de l’IA… Quant à la robotisation, l’outil productif doit être amélioré, la France a perdu quatre places, l’Italie est passé devant nous. Pour le volet social, il s’agit d’aller au-delà de la simple RSE, les travailleurs sont en quête de sens et d’un équilibre entre le professionnel et le privé.

Quels fleurons industriels ont été accompagnés par la Région ?

Il y en a tellement, des entreprises que la Région a soutenues financièrement, en matière de diagnostic, d’expertise, de recherche de foncier… Plus de 95% des entreprises du territoire sont des TPE et PME. Les histoires sont belles, les témoignages vibrants. Des chefs d’entreprise nous disent à quel point les salariés sont une richesse et abordent un meilleur partage de la valeur. La Cité de l’Économie et des Métiers de Demain à Montpellier et la Chambre des jeunes dirigeants ont mené une expérimentation auprès d’une vingtaine d’entreprises au sujet la semaine de quatre jours. Les résultats seront disponibles en septembre prochain.

La Région Occitanie figure dans le top 5 des 15 régions les plus attractives pour accueillir les investisseurs étrangers. Comment expliquez-vous cela ?

La France est numéro 1 en matière d’IDE (Investissement direct étranger, ndlr), grâce à des sommets tel que ‘Choose France‘. La Région Occitanie est la 3e en France à recevoir le plus d’investissements dans le cadre du programme France 2030 avec 136 investissements étrangers directs. Une partie de notre attractivité provient également de notre agence de développement économique Ad’Occ qui travaille avec les réseaux internationaux. Nous disposons de Maisons de région internationales, à New-York, Shanghai, Londres, Casablanca, qui servent de captation de flux. Nous allons à la rencontre des investisseurs au CES de Las Vegas où nos équipes ont un stand. Environ 6000 emplois ont été crées sur une période de trois ans. L’entreprise estonienne Skeleton Technologies, que j’ai reçue, a choisi l’Occitanie pour s’implanter. Cela représente 600M€ d’investissement et 300 nouveaux emplois sur trois ans.

A l’image de l’interventionnisme de l’Etat américain au sein des entreprises, l’Etat français ne devrait-il pas davantage accompagner ses pépites ?

L’Etat est présent à travers BPI qui finance le développement international, Business France ou France 2030. Après la crise du Covid, il y a eu une vraie prise de conscience sur la question de la souveraineté. Nous ne savions pas fabriquer les masques ou des médicaments. Je rappelle que France 2030, ce sont 54Mds€ fléchés vers le rebond industriel en France. Carole Delga (présidente de la Région Occitanie, ndlr), forme un duo efficace avec le Préfet de Région pour sauver les entreprises et les emplois.

Quelles sont les difficultés que vous rencontrez sur le terrain ?

Nous connaissons la granularité de l’économie. Il y a une forte disparité dans notre région de 13 départements, entre le Gard, la Lozère, l’Ariège… Le but est d’orienter les entreprises exogènes sur notre territoire, tout en restant attentif aux entreprises endogènes. Neuf projets sur dix visent les métropoles comme celle de Toulouse, car il y a des infrastructures de transport, des activités, des aéroports… Je constate un manque de décentralisation, un manque de moyens accordés aux Régions alors qu’elles ont des compétences de plus en plus importantes et que Carole Delga fait de l’équilibre territorial une priorité.

L’égalité des territoires est-elle chère à la Région ?

Carole Delga est très engagée sur l’équilibre territorial et ce dans toutes les politiques publiques impulsées, ce qui la pousse parfois à endosser des compétences qui ne sont pas celles d’une Région, telle que la santé, pour répondre aux déserts médicaux. Sur la lutte contre les discriminations, les inégalités homme-femme, la lutte contre l’homophobie, le racisme, l’accessibilité aux personnes en situation de handicap, la région est bien évidement engagée. Je le suis moi-même, de par mes valeurs humanistes et mon histoire.

Parlons-en de votre histoire. Vous êtes né au Maroc puis êtes venu en France pour devenir ingénieur, docteur et fondateur de la florissante société SDTech. Quels conseils donneriez-vous à la jeunesse issue de l’immigration ?

Je viens d’une famille modeste de onze frères et sœurs. Je mesure la chance que la France m’a donné, celle d’exprimer mon potentiel. Il ne faut pas avoir peur de l’échec, synonyme d’apprentissage. Attention également à une jalousie qui ne dit pas son nom, il faut être généreux, aimer la réussite des autres. On nous remet à notre place en raison de notre origine sociale, de notre couleur de peau… Certains veulent nous faire croire que notre ambition est de la prétention, or c’est une erreur. Vous avez l’obligation d’être amitieux. ‘La sagesse, c’est d’avoir des rêves suffisamment grands pour ne pas les perdre de vue lorsqu’on les poursuit’, disait Oscar Wilde…

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