Nîmes : Musée de la Romanité, les secrets du succès

Au gré des années et des visiteurs, le Musée de la Romanité à Nîmes a su consolider une stature incontournable dans le paysage culturel national. Rencontre.
© Linda Mansouri / InfOccitanie. Fabrice Cavillon (gauche), et Nicolas de Larquier. .

Un million de visiteurs. Le cap a été franchi le 1er juin 2025, après sept ans d’ouverture au public, mais six années d’exploitation marquées notamment par le Covid. La note Google de 4,6/5 issue de milliers d’avis et les coupures presse nationales élogieuses viennent corroborer le bilan des gestionnaires, le Musée de la Romanité à Nîmes réussit son pari. L’établissement qui propose en ce moment l’exposition Gaulois, mais Romains !, enregistre en moyenne 14 000 visiteurs par mois. « Le mois le plus fort, nous pouvons grimper à 25 000 visiteurs… », nous souffle Fabrice Cavillon, directeur du musée.

14 000 visiteurs par mois en moyenne

150 000 visiteurs se sont rués en ces lieux en 2024, un travail d’équipe mené avec brio, une organisation « bicéphale ». La Ville de Nîmes est propriétaire du Musée de la Romanité, de la Conservation et gère la programmation artistique. La SPL Culture et Patrimoine, émanation de la Ville, a sous sa coupe le volet exploitation : l’accueil, le suivi qualité, la billetterie, la boutique, l’évènementiel ou la promotion… C’est d’ailleurs la SPL Culture et patrimoine qui exploitera le futur Centre des congrès de Nîmes baptisé : H2.

« Une personne sur cinq qui entre au musée est un visiteur étranger »

Le Musée de la Romanité séduit aussi bien les Français (80% des visiteurs environ), que les étrangers qu’elle enveloppe de ses charmes chaque année un peu plus. « Une personne sur cinq qui entre au musée est un visiteur étranger », confie le directeur qui aime le préciser : « plus de 180 nationalités ont été accueillies depuis l’ouverture ». Espagnols, Allemands, Belges, Italiens, Suisses, mais également Américains viennent explorer les pièces uniques de ses collections. Les étrangers et les scolaires raffolent des visites groupées, 1300 groupes sont accueillis en moyenne par an, représentant environ 30% du visitorat annuel.

Le musée crée du lien entre parent et enfant

Nicolas de Larquier, conservateur en chef du Musée de la Romanité, insiste : « on travaille régulièrement avec les groupes scolaires, dans le cadre de médiations qui rejoignent les programmes scolaires par exemple ». Ainsi, une foultitude d’actions est menée auprès des jeunes des quartiers prioritaires, ou bien des personnes en situation de handicap. « Quand un projet se monte, on constate une médiation secondaire, celle qui s’opère entre le parent et l’enfant, cela crée du lien », constate Nicolas de Larquier.

Attractivité économique et transmission locale

Voilà l’ADN du Musée de la Romanité : « un équipement majeur, à vocation d’attractivité touristique et économique, mais également de transmission locale et de médiation », souligne Fabrice Cavillon. Lequel plaide pour une « interpénétration locale des connaissances » et « l’égal accès à la culture pour tous ».

Programmation renouvelée tous les 4 mois

Chaque année, environ 400 animations rythment le Musée de la Romanité, la programmation est, quant à elle, renouvelée tous les quatre mois pour « faire vivre le musée ». Journées du Patrimoine, Journées Romaines, Journée européennes de l’archéologie, Journées de l’architecture… On ne s’ennuie pas. Surtout, le Musée de la Romanité cultive son ancrage local. « On fait écho à la programmation de la Ville avec des ‘hors les murs’, notamment pour le Festival Flamenco, ou le festival ‘Tout simplement hip-hop’ avec des thèmes telle que l’éloquence. On croise les pratiques entre opéra et musée également… », liste Fabrice Cavillon.

Cultiver un ancrage local

L’exposition annuelle fonctionne quant à elle comme un moteur, les cycles de conférence et les visites thématiques ponctuelles sont régulièrement renouvelées. Pour les tout-petits ? « C’est assez rare, mais le musée dispose d’une collection pour les petits de 3 à 5 ans, avec des outils ludiques et des rencontres sensorielles d’initiation pour éveiller l’intérêt », abonde Nicolas de Larquier.

Le Louvre s’invite à Nîmes !

Evènement à ne pas manquer, le Louvre s’invite bientôt à Nîmes. Le Musée de la Romanité accueillera en 2026, sur 600m2, entre 120 et 140 chefs d’œuvre du Louvre, « des pièces monumentales, très précieuses, le plus beau fessier du Louvre, de très beaux bronzes, des mosaïques, de la peinture antique… », liste Nicolas Le Larquier très enthousiaste. Le Louvre a en effet dans ses missions l’accompagnement des musées territoriaux, et doit par ailleurs rénover ses salles et vider son département romain. « On bénéficie d’un alignement des planètes assez fou », fait remarquer le conservateur en chef. « On a la chance d’avoir le soutien de la Ville de Nîmes qui permet d’avoir une programmation ambitieuse, nous sommes sur des budgets que l’on retrouve à Lyon ou à Lille ! », compare Fabrice Cavillon.

1,9M d’euros de chiffre d’exploitation

L’activité d’exploitation du musée représente un chiffre de 1,9M d’euros (librairie, boutique, évènementiel privatisation, billetterie), hors restauration et café. « Depuis l’ouverture, le musée a toujours eu un résultat d’exploitation positif. Nous avons, depuis longtemps, une politique de billet couplé, le pass romanité, avec les monuments de la ville pour renforcer la découverte multisites », rappelle le directeur.

Le musée dans 10 ans ?

Quel cap dans dix ans ? Maintenir le seuil de fréquentation et consolider le musée dans son « rayonnement scientifique, culturel et touristique à l’échelle nationale », détaille Fabrice Cavillon. Romain Le Larquier entend travailler sur les collections qui ne sont pas montrées au public : « 4500 pièces sont exposées, nous en avons 75 000 en réserve portant sur l’archéologie… Il faudra interroger les parcours permanents et les renouveler un peu pour montrer l’archéologie récente ». En attendant, les dix ans seront fêtés en 2028 avec une grande exposition anniversaire présentant des œuvres de grande envergure autour de la mosaïque, dont une qui se trouvait au cœur de la Maison Carrée jusqu’en 1985 et qui attendait d’être restaurée…

Plus qu’un musée, « un lieu de vie »

Surtout, le musée doit perdurer en tant que « lieux de vie ». « C’est un lieu de brassage, il se passe tout le temps quelque chose. Les lycéens viennent déjeuner dans le jardin derrière, montent sur le toit terrasse pour admirer librement la ville. C’est quand même une belle réussite… », reconnait Fabrice Cavillon. « Suerte » pour la suite.

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