La rupture est définitivement consommée entre les deux candidats au fauteuil de maire de Nîmes : Franck Proust (président de Nîmes Métropole, soutenu par le maire sortant) et Julien Plantier (président du nouveau groupe municipal « Nîmes avenir » et ancien premier adjoint du maire de Nîmes). A la suite de l’éviction des soutiens de Julien Plantier par le maire de Nîmes, les anciens adjoints ont eu leur responsabilités retirées, cette fois-ci, dans certaines instances de Nîmes Métropole. Sur un total de 69 délibérations lundi 7 avril, un quart portait sur de nouvelles désignations au sein de structures diverses.
Les soutiens de Julien Plantier évincés des instances de l’Agglo
Les membres du nouveau groupe « Nîmes Métropole avenir », déclinaison du groupe « Nîmes avenir » présidé par Julien Plantier, ont été évincés de leur poste dans des organismes divers. Parmi ces derniers : Conseil de surveillance du centre hospitalier ; comité syndical du Pôle d’équilibre territorial et rural (PETR) Garrigues et Costières de Nîmes ; syndicat mixte EPTB Vistre-Vistrenque ; conseils d’administration de la SMAC Paloma, de la société d’économie mixte Société d’aménagement des territoires, de la Mission locale jeunes (MLJ), organismes de bailleurs sociaux ; Open Tourisme Lab…
La « Règle de subsidiarité » qui pose question pour Julien Plantier
Julien Plantier, qui reste membre du bureau communautaire, tique sur une règle : « Vous justifiez cette décision par une prétendue règle de subsidiarité. Je suis curieux et souhaiterais que vous puissiez m’indiquer dans quel code je peux la trouver. Il n’y en a précisément aucun. Aucun texte, règlementaire ou législatif, ne vous oblige effectivement à nous retirer nos missions. C’est un choix politique de votre part ! » L’ancien premier adjoint du maire de Nîmes d’ajouter : « je ressens une forme d’injustice ».
« Une philosophie de gestion »
Franck Proust rétorque aussitôt : « C’est une philosophie de gestion. Cela a été le cas pour Marc Taulelle ou Hélène Le Coq… Tout cela se fait toujours en concertation avec le maire. Sans compter qu’il y a des élus qui siègent dans les organismes en fonction de la délégation qu’ils occupent à la Ville, comme Emmanuel Carrière, qui a récupéré la délégation handicap (à la Ville, ndlr) et qui remplace Véronique Jouve-Sammut à la commission accessibilité (à Nîmes métropole). » En 2021, après que Jean-Paul Fournier ait retiré sa délégation à la Ville à Marc Taulelle, ce dernier avait perdu, à l’Agglo, celle des Programmes d’actions de prévention des inondations (PAPI), délégation qui avait été attribuée à Claude de Girardi.
« Je ne fais aucun ostracisme »
Franck Proust siègera au Conseil de surveillance de l’hôpital de Nîmes. Une instance stratégique, l’hôpital étant « le premier employeur du Gard », rappelle le président de l’Agglo. « C’est à la demande de Jean-Paul Fournier que j’ai décidé de venir », insiste Franck Proust, qui clarifie : « Je ne fais aucun ostracisme avec le groupe…euh… Intercommunalité Avenir c’est cela ? Ou Nîmes Métropole Avenir ? Je ne sais même plus comment votre groupe s’appelle ! ». « Ça viendra ! », lui balance aussitôt Julien Plantier.
« Les affiches publicitaires placardées dans toute la ville »
Vincent Bouget, du groupe Nîmes citoyennes à gauche, n’a pas pris part au vote. Il justifie : « je regrette que cette assemblée soit le lieu de division dans cette majorité, entravant le bon fonctionnement de cette institution, nous ne rentrerons pas dans le jeu de votre majorité ». Le même d’attaquer le président sur un autre sujet : « vous jouez moins collectif sur les affiches publicitaires placardées dans toute la ville, une belle entreprise de communication. Il faudrait faire attention, il y a quand même une règlementation d’un point de vue électoral ». Franck Proust rend la balle : « Vous faites de la mauvaise politique. Ce qui vous dérange, c’est que l’on mette en avant le bilan positif de Nîmes Métropole. »