Ce 20 juillet 2025, les forces de l’ordre sont alertées d’une situation alarmante. Ils reçoivent un coup de téléphone d’une jeune femme affirmant avoir été séquestrée à son domicile par son compagnon depuis 7h30 du matin. Elle l’accuse également de violences. Se rendant immédiatement sur les lieux, la police retrouve la jeune femme qui les attend devant son domicile. L’individu est interpellé et mis en cause pour séquestration et violences.
Deux versions opposées au coeur de l’audience
Telle est l’affaire qu’a dû juger le tribunal correctionnel de Montpellier ce lundi 21 juillet 2025. Confronté à deux versions totalement différentes, le tribunal a cherché à mettre la lumière sur ce qu’il s’était vraiment déroulé. Dans le box des accusés, le mis en cause a souhaité s’exprimer. « Je voudrais changer toute ma déposition« , a-t-il immédiatement affirmé dès le début de l’audience. D’après lui, sa compagne, ayant appris qu’il fréquentait d’autres femmes, aurait immédiatement souhaité le voir. « On s’est pris la tête. On s’est échangés des coups. Elle m’a sauté dessus« , a-t-il poursuivi. Par la suite, il nie totalement les faits de séquestration. Selon lui, il ne l’aurait jamais empêchée de sortir de chez elle.
La présidente, Sandrine Lalande, souligne par la suite les contradictions avec l’ancienne version du mis en cause, d’une part, et la version de la victime, d’autre part. Elle énonce donc la version de la victime. Selon elle, le prévenu ne supportait pas la séparation. Une fois arrivé devant le domicile de Madame, il l’aurait enfermée chez elle. Il aurait exigé qu’elle coupe la caméra de surveillance allumée au sein de son domicile. Le tribunal rappelle que, juste avant la coupure de cette vidéosurveillance, on aperçoit d’ailleurs le mis en cause faire des allers-retours et crier « Assieds-toi, enlève la caméra« . La victime était, quant à elle, en pleurs. Madame affirme avoir reçu par la suite une « énorme gifle« . « Quoi qu’il arrive, on finira ensemble. Même de force« , aurait-il dit en évoquant leur relation.
Ayant réussi à s’enfermer dans la salle de bains, la victime aurait envoyé des photos de son visage à une de ses amies, « au cas où« . Par la suite, elle aurait réussi à trouver un prétexte pour sortir de l’appartement et appeler rapidement les forces de l’ordre. À leur arrivée sur les lieux, les policiers remarquent effectivement qu’elle a des traces rougeâtres sur son visage. Un médecin lui délivrera par la suite un certificat médical disposant d’un jour d’incapacité totale de travail (ITT).
La personnalité du mis en cause au coeur des débats
Le tribunal évoque par la suite la personnalité du mis en cause. Ce dernier, disposant de 10 mentions sur son casier judiciaire depuis 2013, a déjà été condamné pour des faits de vols, de violences ou encore de stupéfiants. D’après le procureur de la République, les déclarations de la victime sont cohérentes et les éléments objectifs ont été vérifiés. Elle requiert donc 18 mois d’emprisonnement dont 10 mois assortis du sursis probatoire. L’avocat de la défense, quant à lui, plaide la relaxe concernant les faits de séquestration qui, selon lui, ne sont pas démontrés.
Coupable de violences, relaxé pour la séquestration
Après avoir délibéré, le tribunal correctionnel de Montpellier déclare l’individu coupable des faits de violences. La relaxe a effectivement été prononcée pour les faits de séquestration. Malgré cela, le tribunal suit les réquisitions du procureur de la République : 18 mois d’emprisonnement dont 10 mois assortis du sursis probatoire pendant 2 ans. Les 8 mois d’emprisonnement ferme seront effectués sous bracelet électronique. L’individu a également l’obligation de se soigner, de travailler, de suivre un stage de prévention sur les violences intrafamiliales et d’indemniser la victime. Il a l’interdiction de rentrer en contact avec elle, de se rendre à son domicile ou sur son lieu de travail.