Le 9 octobre dernier, une femme se rend à la gendarmerie de Castelnau-le-Lez afin de dénoncer les violences conjugales dont elle serait victime. À peine deux jours plus tard, les gendarmes reçoivent un appel du frère de la victime. Une violente altercation aurait actuellement lieu au domicile de sa soeur en présence de leurs trois enfants mineurs. Une fois arrivés sur les lieux, les forces de l’ordre interpellent alors l’individu. Ce dernier est immédiatement placé en garde à vue.
Un suspect virulent, voire agressif lors de sa garde à vue
Les gendarmes débutent alors leur enquête. Depuis plusieurs années, le couple vivrait dans un contexte familial tendu. La femme serait victime de violences habituelles de la part de son conjoint. En 2020, les gendarmes étaient déjà intervenus pour violences conjugales au sein du domicile. Une main-courante avait alors été déposée.
Lors de sa garde à vue le 11 octobre dernier, le suspect, ne souhaitant pas s’expliquer sur les faits, se montre virulent, voire agressif. Dans la foulée, les enquêteurs auditionnent le reste de la famille. « Ce matin, il s’est énervé et m’a poussée. Les enfants sont allés se réfugier dans leur chambre« , confie sa femme. Les enfants confirment avoir été témoins de violences de la part de leur père. Ce soir-là, le suspect aurait asséné plusieurs gifles ainsi que des coups de poing dans le ventre de sa femme enceinte.
Il nie catégoriquement avoir été violent avec sa femme
Telle est l’affaire qu’a dû juger le tribunal correctionnel de Montpellier le 15 octobre. Mis en cause pour violences habituelles sur conjoint, le suspect apparaît ce mercredi dans le box des accusés. Plus bavard que lors de sa garde à vue, il conteste catégoriquement avoir été violent avec sa femme. « J’ai juste tiré son bras pour lui parler car elle est sourde. Elle n’entend rien sinon« , poursuit-il. Le tribunal doit faire face à un accusé niant toute forme de violence, du moins pour les épisodes des 9 et 11 octobre derniers.
À son tour, l’avocate des parties civiles s’avance. Elle défend à la fois la femme et les enfants. Pointant un accusé incapable de reconnaître sa responsabilité, elle questionne le tribunal sur la sécurité de Madame ainsi que de leurs enfants. « Je demande un bracelet anti-rapprochement pour ma cliente ainsi que le retrait de l’exercice de l’autorité parentale pour Monsieur« , conclut-elle.
« Cette famille évolue dans un climat de violence et d’emprise« , poursuit la Procureure de la République. Selon elle, les violences dans ce couple existent depuis toujours et se matérialisent notamment par du dénigrement ainsi que des injures. Elle requiert 12 mois d’emprisonnement assortis du sursis probatoire dans son intégralité pendant 18 mois. Afin que le prévenu apprenne à maîtriser ces actes de violence, elle demande à ce qu’il respecte des obligations de travail, de formation et de soins.
Enfin, la parole est à la défense. L’avocate insiste sur un fait qu’elle juge incontestable : ce couple évolue dans un contexte familial tendu, notamment parce qu’ils sont cousins germains. Elle demande au tribunal de prendre en considération la personnalité du prévenu. « Je plaide alors la relaxe. Si mon client venait à être condamné, je vous demanderai de prononcer du sursis simple à la place du sursis probatoire. Il y est totalement éligible« , achève l’avocate de la défense.
8 mois d’emprisonnement assortis du sursis simple
Après avoir délibéré, le tribunal correctionnel prononce une relaxe partielle pour la période comprise entre le 8 octobre 2019 et le 20 mars 2020. Le prévenu est déclaré coupable pour le surplus. Il est condamné à 8 mois d’emprisonnement intégralement assortis du sursis simple. Il a l’interdiction d’entrer en contact avec sa femme ou de se rendre à son domicile. Le tribunal prononce également le retrait de l’exercice de son autorité parentale.
