Boualem Sansal, écrivain franco-algérien, est incarcéré depuis le 16 novembre dernier en Algérie pour «atteinte à l’intégrité du territoire national». Les autorités lui reprochent notamment d’avoir porté atteinte à l’unité nationale. Il a été condamné à cinq ans de prison. Depuis, les relations entre les deux pays se sont tendues, marquées par des crises cycliques diplomatiques.
« Il n’est plus question de Boualem Sansal mais du nombre de visas pour les Algériens »
La députée LFI de la 2e circonscription de l’Hérault, Nathalie Oziol, est intervenue dans l’hémicycle à ce sujet. « Quand il n’est plus question de Boualem Sansal mais du nombre de visas pour les Algériens, on ne parle plus de droits fondamentaux mais on insulte des millions d’Algériens et de binationaux », déclare au micro de l’Assemblée nationale Nathalie Oziol. Elle insiste : Boualem Sensal doit être libéré, « nous ne pouvons accepter qu’un écrivain soit détenu pour ses idées ou ses propos », nuançant néanmoins : « nous dénonçons toutefois les propos de Boualem Sensal qui propagent le fantasme réactionnaire du grand remplacement et la peur de la prétendue islamisation, ce que l »extrême droite ne manque jamais de saluer ».
La gauche divisée
La députée LFI ajoute : « la résolution que nous examinons aujourd’hui ne se contente pas de demander la libération de Boualem Sansal. Sous couvert de libertés fondamentales, elle attise les tensions politiques entre la France et l’Algérie, en mentionnant des arguments purement politiciens, comme le fait de vouloir soumettre l’Algérie à un certain nombre de conditions pour poursuivre le partenariat entre l’Algérie et la France ». Une résolution qui, de l’avis de la parlementaire, « ne fait que nourrir la surenchère politique et médiatique engagée par le gouvernement, dont Bruno Retailleau, et l’extrême droite ».
« C’est une insulte aux millions d’Algériens, de binationaux »
LFI propose ainsi un amendement de réécriture qui « supprime les mentions à visée politique » pour se centrer uniquement sur la libération de Boualem Sensal. « François Bayrou avait proposé de réexaminer l’accord franco-algérien de 1968. Quand il n’est plus question de la libération de Boualem Sensal mais du nombre de visas que la France devrait autoriser aux Algériens, c’est une insulte aux millions d’Algériens, de binationaux, de Françaises et de Français d’origine algérienne. » La même de conclure : « nous laissons ce type de proposition aux nostalgiques de la colonisation et aux héritier de l’OAS » (Organisation de l’armée secrète, ndlr).