Le dispositif « Villes de sécurité renforcée », émanation de la loi « anti-narcotrafic » portée par le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau en février 2025, vise à taper dans le dur via des moyens plus importants, afin de combattre le narcotrafic et la criminalité organisée. Un dispositif qui s’applique à quatre secteur montpelliérains : Mosson Petit-Bard, les Marels, Figuerolles-Gambetta et l’hypercentre.

Ainsi, du 2 au 10 septembre, la Mosson a fait l’objet par exemple d’une opération ciblée, indique devant le nouveau commissariat de police nationale de la Mosson, le préfet François-Xavier Lauch, préfet de l’Hérault, mardi 16 septembre 2025. L’avenue de Louisville, où s’organisait un point de deal, a mobilisé les forces de l’ordre. Lesquelles ont procédé à huit gardes à vue, dont six liées au démantèlement du trafic. Par ailleurs, trois commerces du quartier seront fermés, deux employaient des étrangers sans titre de séjour et un troisième a été pris en flagrant délit de détention de stupéfiants.

Au côtés du nouveau procureur de la République de Montpellier, Thierry Lescouarc’h, le préfet dégaine des chiffres inquiétants : depuis le lancement du dispositif « Villes de sécurité renforcée » à Montpellier en mars dernier, les forces de l’ordre ont interpellé 677 personnes sur les quatre secteurs cités plus haut, procédé à 528 gardes à vue et 127 déferrements devant le tribunal judiciaire. Sur la même période, 808 AFD (amendes forfaitaires délictuelles) ont été délivrées pour usage de stupéfiants.
Les saisies ont été fructueuses : 226 000 euros saisis, 14 kilos de cocaïne, 12 kilos de cannabis, 56 armes à feu et 70 armes blanches. Le nouveau procureur de la République de Montpellier, Thierry Lescouarc’h commente : « pour la détention, le transport, l’acquisition ou la cession, les peines prévues dépassent dix ans d’emprisonnement et des centaines de milliers d’euros d’amende. »

« Nous sommes le premier département de France pour les fermetures administratives »
Supérettes et petits commerces servent parfois de lieu de blanchiment aux trafiquants, indique le préfet qui précise : « Ces commerces qui pullulent dans nos villes ne sont que l’excroissance du trafic, on cherche à savoir qui est derrière et comment s’organisent les rachats. » A noter, la loi anti-narcotrafic donne la possibilité de fermer immédiatement un commerce pour six mois, renouvelables, sur « simple suspicion de blanchiment » ou découverte de sommes d’argent sans justification. À Montpellier, cette disposition a déjà été utilisée. Sébastien Cote, adjoint au maire chargé de la tranquillité publique, dit « soutenir » les opérations Place nette « malgré toutes les critiques », et soutenir aujourd’hui le dispositif « Villes de sécurité renforcée », avant de se réjouir : « L’Hérault est un modèle. Nous sommes le premier département de France pour les fermetures administratives, vous pouvez aller regarder ». Extrait vidéo ci-dessous :