Le groupe d’opposition au Conseil municipal, MUPES, s’inquiète de « la liberté d’expression » après l’arrêté préfectoral interdisant les manifestations de soutien à Gaza à Montpellier.
« Le groupe MUPES (Montpellier Union Populaire Ecologique et Sociale, ndlr) s’associe avec de nombreuses organisations politiques, syndicales et associatives pour demander le retrait immédiat de l’arrêté préfectoral pris par le préfet de l’Hérault le 29 août », déclarait il y a quelques jours les militants emmenés par Alenka Doulain, chef de groupe écologiste. L’arrêté a, depuis, été validé par la justice, une victoire juridique pour le préfet de l’Hérault.
« Bafoue le droit fondamental à la liberté d’expression »
Dans ledit arrêté, ce dernier explique pourquoi il interdit deux manifestations pro-Palestine, organisées par le collectif BDS, Boycott, désinvestissement et sanctions, à Montpellier et à Béziers. Un arrêté, qui « bafoue le droit fondamental à la liberté d’expression », juge MUPES, ajoutant qu’il est « non seulement illégal mais aussi irresponsable ».
Dans le contexte départemental que nous connaissons j’ai décidé d’interdire les #manifestations déclarées par BDS à Montpellier et d’action unitaire à Béziers les 30 et 31 août 2024.
— Préfet de l'Hérault 🇫🇷 (@Prefet34) August 29, 2024
Retrouvez l’arrêté préfectoral ⤵️https://t.co/LY137UMSP4 pic.twitter.com/qH4PyT0610
« Faire preuve de réserve »
Le préfet l’avait clairement dit dans la foulée de l’attentat antisémite perpétré samedi 24 août et visant la synagogue Beth Yaacov à La Grande-Motte. Lors d’un rassemblement sur la place de la Comédie, il indiquait sa volonté de faire interdire ce type de manifestation. Une décision qui ne passe pas pour les militants MUPES : « Le préfet, en tant que représentant de l’État, devrait faire preuve de réserve et respecter la position historique de la France, au lieu d’offrir un soutien implicite à un gouvernement israélien raciste et suprématiste, dont l’objectif ultime est d’effacer la présence des Palestiniens, qu’ils soient musulmans ou chrétiens ».
Victoire juridique du préfet
Cet arrêté a été attaqué en référé urgent devant le tribunal administratif de Montpellier. L’audience s’est tenue vendredi 30 août dernier, en présence du préfet, François-Xavier Lauch, et de nombreux adhérents des associations de la communauté juive. Les recours des organisations, dont la Ligue des droits de l’Homme, contre l’arrêté préfectoral ont été rejetés.
« Dérive autoritaire du gouvernement actuel »
« Cela montre une fois de plus la dérive autoritaire du gouvernement actuel. En interdisant des rassemblements pacifiques de soutien à une population massacrée, le préfet importe de manière dangereuse le conflit sur notre territoire », s’insurge Alenka Doulain qui appelle le maire de Montpellier à se « joindre à cette protestation contre cette énième attaque contre les libertés par la Macronie ».