Le Grand Bazar de Montpellier est de retour depuis ce mercredi 9 octobre pour une durée de quatre jours, jusqu’à ce samedi 12 octobre. Une occasion pour de nombreux commerçants du centre-ville de proposer, sur des étals, des vêtements et accessoires à prix cassés. Quelques heures après le début de l’événement, la tendance est mitigée pour les participants.
« Je participe au Grand Bazar depuis sa création, et je trouve qu’il n’y a pas assez de monde pour l’instant », confie Corinne, opticienne près de l’Opéra Montpellier, qui participe une nouvelle fois à l’événement, accompagnée de ses deux amies. Un ressenti qui peut s’observer dans les rues de la capitale héraultaise. Malgré le soleil présent ce mercredi, les Montpelliérains s’arrêtent timidement devant les étals de la Rue des Étuves. Pour Laurence, directrice du magasin Damart, « il y a moins de monde que lors de l’édition de printemps » malgré les 30% de réduction proposés sur tout son magasin durant ces quatre jours.
Un meilleur départ pour d’autres
A quelques pas d’ici, dans la Grande Rue Jean Moulin, la tendance est différente. « C’est notre première édition, nous avons aussi joué le jeu de tout mettre à l’extérieur et pour l’instant il y a pas mal de monde », constate Sophie vendeuse à Cabaïa. Non loin de là, Léa responsable du magasin Faguo dresse un constat plus contrasté : « il n’y pas énormément de client, mais on fait tout de même un bon démarrage. La météo joue beaucoup ». Ici, les articles en promotion vont de -30 à -50% sur des collections printemps été 2024 et pour deux articles achetés, une remise de 10% est appliquée.
La faute au tram ?
« Jusqu’à présent c’est calme, mais cela reflète la fréquentation catastrophique de cet été à cause des travaux du tram notamment », déplore Laurence. La directrice du magasin n’est pas la seule commerçante à avoir vécu un été compliqué. « Franchement, en juin, juillet, août, c’était très calme », se rappelle Khodor, gérant de l’enseigne « Sac à malice ». Pour les plus anciens vendeurs du centre-ville, la situation de cet été est inédite. « Cela fait 22 ans que je suis ici et c’est la première fois que mon chiffre d’affaires baisse en mai, juin et juillet », témoigne Corinne. Pour l’opticienne, l’accès au centre-ville est la principale raison de la baisse de fréquentation : » j’ai une clientèle assez âgée et avec les travaux du tram et l’accès quasiment impossible en voiture, venir au centre-ville c’est difficile ». Même observation du côté de l’enseigne Faguo où l’afflux de clients est mesuré : « nous avons un appareil qui nous permet de compter les clients et sur cet été on a constaté entre -20 et -30% de clientèle en moins », lance la responsable.
L’insécurité complice
Au-delà des perturbations générées par le chantier du tramway, d’autres commerçants dénoncent l’insécurité de la ville pour expliquer la diminution de fréquentation dans les commerces. « Les clients ne viennent plus exprès au magasin, ils viennent seulement s’ils ont un rendez-vous en ville, à cause de l’accès difficile mais aussi à cause de l’insécurité de plus en plus présente », confie Laurence. De l’autre côté de la rue, Léa partage ce sentiment : « les clients ne nous le disent pas directement, mais personnellement j’habite au centre-ville et je ne me baladerai pas seule à 2 heures du matin dans les rues, alors qu’avant je le faisais sans problème ». Pour la jeune femme, cette sensation de danger dans les rues de la ville s’est accentuée « depuis la gratuité des transports ». Avec le passage à l’heure d’hiver et les journées raccourcies, cette sensation est décuplée pour les professionnels.
Malgré ces nombreux aspects négatifs pointés par les commerçants, la plupart d’entre eux restent positifs quant à la suite du Grand Bazar. « Nous avons bon espoir pour la suite, on espère que la météo sera avec nous samedi », conclut Léa avec le sourire.