C’est une victoire pour le SCUM. Depuis 2023, le syndicat porte la proposition d’instaurer un congé menstruel pour tous les étudiants de l’Université de Montpellier. Pour l’heure, il n’a été voté et adopté qu’à l’échelle de l’Université Paul-Valéry, lors d’un conseil des études en janvier 2024. Le congé menstruel sera effectif dès la rentrée de septembre 2025. « Pour nous c’est important que ce projet de congé menstruel se concrétise après des mois de travail », se réjouit Livia Jampy, porte parole du SCUM.
Mais alors, comment va se dérouler ce congé menstruel ? Les étudiants menstrués pourront s’absenter sans certificat médical, dans la limite de deux jours par mois et de dix jours maximum par année universitaire. « C’est essentiel pour nous que ce congé soit instauré sans certificat de santé. On considère que les femmes ne sont pas malades et demander un justificatif médical revient à médicaliser les menstruations », insiste la membre du syndicat.
Un soulagement pour les étudiants
« Beaucoup d’étudiantes et de personnes menstruées nous disaient que cela leur changerait la vie de bénéficier d’un congé menstruel car c’est pénalisant. C’est important de ne pas invisibiliser cette problématique », confie Livia Jampy. L’absence de congé menstruel pouvait être également source d’injustice pour certains étudiants qui n’étaient pas en capacité d’aller en cours en raison de menstruations douloureuses. « A la fac quand on accumule trois absences injustifiées lors des travaux dirigés (TD) on peut avoir un zéro. Donc lorsque ces absences dues aux menstruations douloureuses tombaient avec des TD, elles étaient jugées injustifiées, donc cela pénalisait les personnes menstruées », détaille l’ancienne étudiante à la faculté de droit.
Vers une extension à l’Université ?
La prochaine étape pour le SCUM est que ce congé menstruel soit étendu à l’ensemble de l’Université de Montpellier. « En 2023, l’Université était totalement opposée. En début 2024, il y avait cette question de mettre ce congé menstruel mais avec un justificatif médical, mais on s’est opposé. Nous avons lancé une pétition pour instaurer le congé menstruel avec nos conditions et nous avons eu une réunion il y a deux semaines pour le mettre en place », détaille Livia Jampy. La pétition du SCUM a déjà récolté plus de 1 100 signatures. Cette proposition sera votée le 17 juin prochain en Conseil de Formation Universitaire.