Au cœur du quartier de la Pompignane à Montpellier, seul un panneau discret arborant le logo du CHU distingue cette maison de ville des autres. Crépi blanc, volets et portes verts derrière un portail noir, la Maison des femmes propose un accueil inconditionnel aux femmes victimes de violences de toutes formes. À l’intérieur aussi, plusieurs éléments rappellent au premier abord l’agencement d’une maison traditionnelle : salle de jeux, bureaux, commodes, canapés ou encore miroirs composent l’endroit. L’idée est de recréer une ambiance chaleureuse pour que les femmes qui s’y rendent « se sentent bien pour être prises en charge ensuite », confie Justine Barcelo, responsable du développement et coordinatrice administrative à la Maison des Femmes.
Un parcours adapté
« La Maison des femmes est un concept qui est une vraie porte d’entrée médicale. Ici, les femmes viennent à la fois pour une prise en charge globale au même endroit et aussi pour des soins », explique Justine Barcelo. Lors de leur premier entretien, les femmes sont reçues soit par une gynécologue, soit par une sage-femme et « idéalement en binôme avec l’assistante sociale ». Le but de cet entretien est « que la victime puisse exprimer les raisons qui l’amènent ici » afin que les professionnels puissent dresser un diagnostic médical et social, puis établir un parcours adapté, qu’il soit au sein de la Maison des femmes ou non.
« Regrouper tous les experts des violences faites aux femmes au même endroit »
Entre sa création, en juillet 2024, et juillet 2025, la structure a accompagné environ 400 femmes. « Aujourd’hui, on reçoit à peu près 40 nouvelles patientes par mois. Un nombre en constante augmentation », précise Justine Barcelo. Au total, 45 personnes gravitent autour de la Maison des Femmes, dont 30 professionnelles et 15 bénévoles. L’objectif du personnel et de la Maison des femmes est « de regrouper tous les experts des violences faites aux femmes au même endroit », tels que des juristes, psychologues, gynécologues, sages-femmes ou encore des bénévoles chargées de la garde d’enfants. De nombreux ateliers sont également proposés, tels que des ateliers thérapeutiques, sophrologiques, de yoga ou de karaté santé. Ici, chaque parcours est personnalisé en fonction des besoins et de la situation de la victime.
Orienter du mieux possible
Malgré ce que le nom de la structure peut laisser penser, la Maison des femmes ne propose pas d’hébergement. « Nous n’avons pas de compétences hôtelières, pas d’espace et surtout pas de ressources. Ce n’est pas juste dire “on a une petite chambre et puis on loge quelqu’un ou non”, il y a toute une organisation nécessaire derrière », explique Justine Barcelo. Les assistantes sociales présentes peuvent donc orienter les victimes vers des hébergements d’urgence si leur situation le nécessite. « Comme nous sommes quand même bien repérées dans le paysage national, nous avons une certaine facilité pour que nos dossiers soient entendus et que les femmes puissent obtenir un hébergement d’urgence », détaille la responsable.
Afin de recevoir au mieux les victimes de violences, Justine Barcelo conseille « soit de venir prendre des renseignements, soit de passer un petit coup de fil ou d’envoyer un mail, car malheureusement la promesse du sans-rendez-vous est de plus en plus difficile à tenir, puisque nous recevons de plus en plus de femmes ». Pour bénéficier de plus d’informations sur la Maison des femmes, cliquez ici.
