Le Conseil des Prud’hommes a tranché dans l’affaire opposant la Fondation Le Refuge et son ancien Directeur Général, Frédéric Gal. La Fondation a été lourdement condamnée, le 17 juillet dernier, pour licenciement abusif de son ancien salarié en l’absence de preuve d’une faute imputable à son encontre.
« Le but était d’anéantir la personne en face », s’est exprimé Frédéric Gal, ancien directeur général de la Fondation Le Refuge concernant le procès qui l’oppose depuis plus de trois ans à son ancienne structure. Aujourd’hui, le Conseil des Prud’hommes de Montpellier a statué et a reconnu le licenciement a tort de M. Gal et a condamné la Fondation Le Refuge à lui verser la somme de 66 000 euros de dommages et intérêts. Ce jugement fait suite aux quatre autres précédents licenciements abusifs qui ont déjà été prononcés par la direction du Refuge à l’encontre d’autres salariés, qui ont également gagné leur procès en première instance.
Une faute indémontrable
« La Fondation contestait mon statut de salarié et a reposé ses arguments sur un article et des chiffres, mais sur aucun fait vérifiable. Ils ont été incapables de prouver cette faute et c’est la raison pour laquelle ils ont perdu », explique Frédéric Gal, lors d’un entretien téléphonique réalisé peu de temps après le jugement prononcé par les Prud’hommes. Pour rappel, Frédéric Gal a intégré l’association Le Refuge il y a onze ans, en tant que directeur général, trois ans après sa création par son compagnon Nicolas Noguier. Rapidement, l’association qui a pour mission d’héberger et d’accompagner les jeunes personnes LGBT, gagne en reconnaissance et en notoriété, ce qui a été générateur d’un climat de jalousie.
Pourquoi cette éviction ?
Pour Frédéric Gal, la raison de son éviction ne fait aucun doute. En effet, cette dernière survient seulement peu de temps après que la structure obtienne son statut de Fondation. De quoi attirer les convoitises.
Vous savez quand vous avez une petite structure qui a 10 000 euros de budget, une petite action, ça n’intéresse pas grand monde. Comme par hasard, tout cela arrive quand la structure passe Fondation, a un budget assez important, est connue et reconnue. Je dirais que la poire est mûre et n’a plus qu’à être cueillie. Je pense que la nouvelle équipe s’est dit que c’était l’occasion de récupérer cette structure. Et pour la récupérer, il fallait forcément évincer la personne qui l’avait fondée et amenée jusqu’ici.
Frédéric Gal, ancien directeur général de la Fondation Le Refuge
De plus, concernant les quatre autres salariés licenciés abusivement, trois d’entre elles avaient été recrutées par Frédéric Gal et étaient également assez proches de ce dernier. « Elles ont payé leur proximité avec moi », affirme-t-il, puisque ces personnes ont elles aussi été virées pour des motifs abusifs.
Après trois ans de souffrance, le soulagement
Pendant près de trois ans, Frédéric Gal était dans une boucle judiciaire infernale. « Quand vous voyez que les Prud’hommes ont qualifié les conditions de « vexatoires et brutales », on était là-dedans pendant trois ans », raconte l’homme, soulagé d’avoir obtenu gain de cause. Une affaire longue, durant laquelle « la partie adverse ne recule devant aucune bassesse pour arriver à ses fins », expose-t-il en se remémorant les propos « extrêmement blessants » qu’ont tenu certaines personnes qu’il considérait comme « amies » à son encontre ou encore tous les motifs possibles trouvés par la Fondation pour justifier ce licenciement. Malgré tout, Frédéric Gal se dit aujourd’hui « content et soulagé d’avoir gagné », notamment au regard de son apport à l’association.
Cette décision des Prud’hommes vient souligner l’engagement que j’ai depuis onze ans pour cette structure. Quand je suis arrivé, on avait 50 000 euros de budget et je repars, on est à 4 millions. Je suis arrivé, on avait 10 bénévoles, je repars on en a plus de 400 au niveau national. Le travail a été fait.
Frédéric Gal, ancien directeur général de la Fondation Le Refuge
Pour la suite, Frédéric Gal atteste ne « pas la connaître » et que celle-ci ne dépend pas exclusivement de sa personne, mais affirme qu’il va « y réfléchir activement » et que cette condamnation n’est « qu’une étape parmi d’autres et le début du rétablissement de la vérité ».