Le 13 février dernier avait lieu le débat sur les orientations budgétaires de la Métropole de Montpellier, point d’orgue du conseil aux côtés d’une quarantaine de délibérations. Ce DOB doit permettre d’évaluer l’évolution prévisionnelle du niveau d’épargne brute, d’épargne nette et de l’endettement à la fin de l’exercice auquel se rapporte le projet de budget. Un débat crucial, donc.
Déchets, prévention inondation, cantine, crèche…
Un exercice démocratique qui n’était pas à la hauteur des enjeux de la Métropole, selon Isabelle Perrein, candidate sans étiquette aux élections municipales de Montpellier (notre article), et notaire de profession. « Les habitants subissent une hausse continue des taxes et tarifs des services publics », regrette cette dernière. Et de s’attaquer en premier lieu aux déchets : « malgré une gestion inefficace, la Taxe d’Enlèvement des Ordures Ménagères (TEOM) a augmenté de 5 % en 2021, de 2% en 2023 et de 3 % en 2024 soit une augmentation de 10% en quatre ans ».
« La taxe GEMAPI a explosé »
Pour ce qui de la prévention des inondations, Isabelle Perrein note que « la taxe GEMAPI a explosé, passant de 3 M€ à 13 M€ entre 2020 et 2024, soit plus de 433,33 % ». Quid des services publics ? « Le prix d’entrée à la piscine olympique a bondi de 32 %, la carte de médiathèque de 150 %, et les transports publics voient leurs tarifs grimper pour les non-résidents (+19 % pour un ticket à l’unité) », s’étrangle-t-elle. Idem pour les cantines, crèches, centres de loisirs, « de nombreux tarifs ont été revus à la hausse pour certaines familles« , souligne la candidate.
Endettement, une « situation alarmante »
Parallèlement, Isabelle Perrein argue que « les recettes fiscales ont progressé de 46 M€ entre 2020 et 2023, alourdissant encore la charge pour les contribuables. Pourtant, aucun mot sur la situation alarmante de l’endettement : avec un ratio de désendettement estimé à 15 ans, bien au-delà des 12 ans recommandés par l’État et la Cour des comptes. Quant aux 100 M€ d’emprunt prévus pour 2025, aucune précision sur leur financement ».
Une « gestion sérieuse de nos finances »
Le constat est tout autre du côté de Michel Aslanian, élu en charge des Finances, qui a présenté les grandes orientations budgétaires de la collectivité en évoquant « un mandat marqué par une gestion sérieuse de nos finances ». Il a souligné notamment une épargne brute 2023 favorable (à 17 %, elle est supérieure de 4 points à la moyenne des plus grandes villes de France) et une dette maîtrisée (capacité de désendettement de 5,1 ans, en 2023). Et il s’est plu à évoquer pour 2023 une donnée jamais atteinte « avec un taux de réalisation des dépenses d’équipement de 80 % ».
Un audit indépendant sera mené
Aux dernières nouvelles, Salim Jawhari, président de la commission des finances des Ville et Métropole (Alliance progressiste et Républicaine) a obtenu gain de cause. Un audit des finances de la Ville de Montpellier sera mené par un organisme indépendant. « Il servira à une base de travail pour les prochaines élections municipales, afin que les programmes proposés des candidats soient réalistes », détaille Salim Jawhari. Selon ce dernier, les choix financiers de l’exécutif sont loin d’être pertinents (notre article). Michaël Delafosse a dit solliciter prochainement la Chambre régionale des comptes afin de réaliser cet audit.