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Montpellier : gratuité des transports, « le bilan laisse un goût amer »

© Tramway de Montpellier. Crédit photo : Linda Mansouri / infOccitanie.

Après un an de gratuité des transports à Montpellier, l’élue d’opposition au conseil municipal, Alenka Doulain (Nous sommes), dresse un bilan alarmiste.

Il y a un an, la majorité municipale lançait la gratuité des transports en commun, couronnée par une célébration populaire sur la place de la Comédie. « Après un an, le bilan laisse un goût amer, alerte Alenka Doulain. La gratuité s’est accompagnée d’un réseau en mode dégradé, de projets structurants repoussés, et de résultats décevants sur les objectifs de report modal avec un risque d’avoir créé les conditions d’une privatisation rampante dans un contexte économique inquiétant ». La Métropole avance de son côté un bilan qui se veut réjouissant : depuis la mise en place de la gratuité, la fréquentation « a augmenté de 33% dans les bus et tramways du réseau TaM », indique-t-elle par voie de presse.

« Des cadences réduites »

A quel prix ? Premier constat mis en lumière par Alenka Doulain, « certaines lignes clés fonctionnent désormais à des cadences réduites, notamment les lignes de bus 7, 11, et 15, et la ligne 1 du tramway connaît des ralentissements notables, pénalisant les usagers ».

« La gratuité est un mirage »

Dans de nombreuses communes de la métropole, la présidente du groupe MUPES constate que « la gratuité est un mirage : les transports y sont presque inexistants. Tout est conçu pour la ville-centre, laissant les habitants des périphéries sans solutions de mobilité. Ce déséquilibre renforce les inégalités territoriales avec des bouchons monstres quotidiens en entrée/sortie de ville« . Même son de cloche de la part du collectif d’usagers des transports de Montpellier qui tirait il y a quelques mois la sonnette d’alarme (notre article ici).

« Un mandat de gratuité coûte environ 240 millions d’euros »

La gratuité s’accompagne selon Alenka Doulain d’un « désengagement préoccupant sur les investissements« . Et de contextualiser : « Un mandat de gratuité coûte environ 240 millions d’euros, soit le financement d’une nouvelle ligne de tramway. Ce choix budgétaire interroge face à des objectifs de part modale des transports en commun qui restent très peu ambitieux : seulement 26 % en 2032 selon les prévisions municipales ». Alenka Doulain et MUPES regrettent par ailleurs que « les projets d’extension des lignes de tramway, comme la liaison jusqu’à la mer, ont été abandonnés. La relance de l’Étoile ferroviaire pour désengorger les axes routiers, est absente des priorités. « 

« Une privatisation à moyen terme »

Le groupe MUPES pointe en toile de fond « la dégradation inquiétante des finances de la métropole de Montpellier », à l’image de l’ancien maire-président Philippe Saurel, et s’inquiète de « la baisse de l’investissement et la réduction de l’offre de transport ». L’élue conclut sa missive : « Michaël Delafosse crée les conditions qui pourraient justifier une privatisation à moyen terme, un risque que nous refusons de prendre. La gratuité seule ne suffit pas : il faut un service de qualité, des infrastructures adaptées, et une véritable ambition pour un réseau multimodal cohérent et performant ».

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