« Réaffirmer le rôle central des infirmiers libéraux dans le système de santé français », les mots d’ordre de la grande soirée URPS Infirmiers libéraux Occitanie (Union régionale des professionnels de santé), lundi 12 mai dernier à la Maison des professions libérales située à Montpellier. Le calendrier est bien choisi, le rassemblement s’est tenu en hommage à la Journée internationale des infirmières 2025.
« Se placer au service des autres »
Après un cocktail d’accueil, plus d’une centaine de personnes s’est plongée dans l’histoire des photographies en noir et blanc de Vanessa Gilles, dépeignant des infirmiers exerçant une mission fondamentale, toujours avec dévouement. Militante d’une photographie engagée aux accents de documentaire, la photographe a su toucher le public au travers de l’exposition : « L’empreinte de soin, l’écho d’une vie ».
« On y voit les visages des infirmiers et infirmières qui ont décidé de se placer au service des autres, vos parents, grands-parents, amis, frères, sœurs, enfants… Des infirmiers qui prennent le pouls de leur patient et donc de la population, très bien placés pour parler de précarité et discuter des solutions pour y remédier », introduit, lors de son discours d’ouverture, Jean-François Bouscarain, président de l’URPS Infirmiers libéraux Occitanie.
Au premier rang pour l’écouter, le maire de la Grande-Motte et président de Pays de l’Or, Stéphan Rossignol, le sénateur de l’Hérault, Hussein Bourgi, l’ancien maire de Montpellier, Hélène Mandroux et d’autres invités ancrés dans le territoire. Au total, 50 personnalités issues des mondes politique, institutionnel, économique, social, associatif et culturel ont répondu présent.
Une proposition de loi adoptée le 5 mai dernier
Un rassemblement qui fait écho à l’actualité. Le 5 mai dernier, le Sénat a franchi une étape décisive en adoptant une proposition de loi visant à redéfinir le rôle des infirmiers libéraux. Avant d’entrer en vigueur, la proposition de loi devra passer l’épreuve de la commission mixte paritaire, chargée de trouver un compromis entre les versions du Sénat et de l’Assemblée nationale.
Prescrire certains médicaments
Une avancée saluée par l’URPS Infirmiers Libéraux régionale et son président, en faveur d’une refonte du cadre d’exercice. Ce texte, issu de l’Assemblée nationale, étend notamment l’accès direct à ces soignants, leur donne la possibilité de prescrire certains médicaments et inscrit la reconnaissance formelle de la consultation infirmière.
« Un statut mi-figue mi-raisin »
Janis Francazal, secrétaire générale URPS Occitanie infirmiers libéraux, liste plusieurs difficultés : « un manque de reconnaissance des infirmiers libéraux qui sont très autonomes et dépassent quelquefois leur champ de compétences », combiné à des « charges financières qui augmentent, comme le gasoil, l’assurance, l’électricité, l’inflation… Et une revalorisation qui n’a pas suivi ».
L’infirmière de profession contextualise : « jusqu’à présent, nous n’étions pas dans le cadre d’une loi, c’était un statut mi-figue mi-raisin, notre rôle n’était pas suffisamment appuyé… Les infirmiers libéraux font de l’éducation thérapeutique, posent des diagnostics infirmiers, font de la prévention… Que ce soit en ville ou à l’hôpital ». Janis Francazal a bon espoir avec cette proposition de loi, son témoignage vidéo à retrouver ci-après :