Courant 2010, à Montpellier, un homme est à l’origine de nombreux mouvements suspicieux sur un compte bancaire ouvert au nom de sa société. En effet, 6 chèques de plus de 130 milles euros auraient été déposés sur un compte ouvert très récemment. Des virements de plus de 78 milles euros auraient été effectués. 31 milles euros auraient été retirés. De ce fait, la banque effectue un signalement auprès des forces de l’ordre en raison d’une suspicion de fraude. Par la suite, la banque se rend compte que des manœuvres frauduleuses ont été commises par un autre individu selon le même mode opératoire. Deux hommes, qui ne se connaissent pas, sont donc mis en cause.
Que s’est-il passé pour ces deux prévenus impliqués dans cette affaire d’escroquerie ?
Le premier individu se confie à la barre. Lors d’une soirée en boîte de nuit, il aurait rencontré Jacky. Ce dernier l’aurait manipulé. En contrepartie d’une somme d’argent, il lui aurait demandé d’encaisser des chèques pour son compte, ainsi que de nombreuses autres opérations frauduleuses. Le prévenu s’exécute. Il ouvre une société en tant que gérant, et un compte bancaire au nom de cette société. Il reconnaît avoir effectué toutes les manœuvres. Devant la présidente de l’audience, il avoue être analphabète. « Je suis bête, j’ai été manipulé », affirme-t-il. L’expertise psychiatrique confirme bel et bien qu’il est facilement manipulable et que son discernement a été altéré lors des faits. Le second individu est déjà en détention pour d’autres faits. Il apparaît donc via la visio de son centre pénitentiaire. Il aurait rencontré Alain. Ce dernier lui aurait demandé d’effectuer les mêmes opérations. Le prévenu pensait qu’il s’agissait d’un travail. Il a donc accepté et s’est exécuté. Le commanditaire n’a jamais été retrouvé par les forces de l’ordre.
Pourquoi l’affaire est-elle jugée si longtemps après ?
Les deux prévenus, à travers des propos confus, semblent désorientés. En effet, ils confient ne plus se souvenir de l’intégralité des faits. Ces évènements se sont déroulés 14 ans auparavant … Le procureur de la République nous donne une explication. L’instruction s’est ouverte en 2011. Elle a duré 10 ans. Le dossier était donc en l’état d’être jugé depuis 2021. Le temps que l’affaire soit audiencée nous mène au 28 avril 2025. Impliqués dans cette affaire d’escroquerie remontant à 2010, les deux prévenus ont dû faire face à des années d’incertitude liées à la lenteur de la procédure judiciaire. Ce long délai a pu les maintenir dans une situation d’instabilité et d’attente prolongée.
Le tribunal correctionnel de Montpellier a jugé les deux individus coupables des faits. De ce fait, le premier est condamné à une peine de 120 jours amendes, pour un montant journalier de 10 euros. Le second, étant déjà en détention, est condamné à 4 mois supplémentaires d’emprisonnement.